31 décembre 2007
Changement de phase - bis
Jean-François Kahn, directeur-fondateur de l' hebdomadaire "Marianne", dans une interview au quotidien Le Soir, 28/12/2007.
Changement de phase
Olivier Germain-Thomas, in "Le Bénarès-Kyoto", Ed. du rocher, récit de voyage, prix Renaudot de l' essai 2007
28 décembre 2007
Il faut imaginer Sisyphe heureux
Goethe
25 décembre 2007
Le bonheur, encore
Claude Roy . La Fleur du Temps.
24 décembre 2007
Le voyage de retour
Julien Gracq, géant des lettres françaises, auteur du «Rivage des Syrtes», est mort samedi, à 97 ans.
22 décembre 2007
L'Utopie de Moore
"La Nature (disent les Utopiens) invite tous les hommes à s'entraider mutuellement , et à partager en commun le joyeux festin de la vie . (...)
La Nature a donné la même forme à tous ; elle les réchauffe tous de la même chaleur , elle les embrasse tous du même amour ; ce qu'elle réprouve , c'est qu'on augmente son bien-être en aggravant le malheur d'autrui ."
Saint Thomas More (1478-1535)
théologien et philosophe humaniste anglais
"L'Utopie ou le Traité de la meilleure forme de gouvernement"
20 décembre 2007
17 décembre 2007
Un homme à cheval
Marthe, dans La femme coquelicot, téléfilm français réalisé par Jérôme Foulon visionné ce soir sur TV5.
A découvrir par toutes les âmes esseulées qui désespèrent un jour d'être aimées à leur tour.
L'ami témoin
E Carrère. L'adversaire. Folio.
16 décembre 2007
La fragilité
Miguyel Benasayag . La fragilité. La Découverte, 2004
15 décembre 2007
Tendresse
"Il faut que je vous dise
Qu'un bisou, une bise,
C'est souvent
glacé
Et que les mots "Je t'embrasse"
Rarement remplacent
La douceur
d'un baiser."Francis Dannemark
Ce petit aphorisme tendre de Francis Dannemark me permet de réinitier ma liste, laissée en friche pour parer à plus pressé durant de longs mois. Cela devrait aller mieux. Bon week end.
02 décembre 2007
"Quand on a pour seul outil un marteau, tous les problèmes ressemblent à des clous."
29 novembre 2007
la forme des problèmes
Proverbe québecquois
25 novembre 2007
15 novembre 2007
Une chambre
"Un lit de lumière, une chaise de silence, une table en bois d'espérance, rien d'aute: telle est la petit chambre dont l'âme est locataire."
Christian Bobin . Ressusciter.La maman d'amis chers s'est éteinte ce jour. Mieux que jamais je mesure ce que ce terme de "s'éteindre" signifie, illustré par les quelques mots de Bobin si parlants en cette circonstance.
10 novembre 2007
Il pleut
08 novembre 2007
Jouer n'est pas s'amuser
"Le jeu est un plaisir. 200.000 personnes en souffrent."
Sagesse des grafitis muraux.
04 novembre 2007
03 novembre 2007
02 novembre 2007
Le pouvoir des heures
30 octobre 2007
La foule solitaire
"Je ne me sens jamais aussi seule que dans la foule."
Sagesse d'une patiente anonyme
La fumée que le vent dissipe
"J'ai eu des maîtres éminents.
Je me suis réjoui de mes progrès,
de mes
triomphes.
Quand j' évoque le savant que j'étais,
je le compare à l'eau
qui prend la forme du vase
et à la fumée que le vent dissipe."
Omar Khayyam. Les Robaiyat.
Voilà un an , je découvrais incidemment sur la table d'une vieille patiente fort digne les Robaiyat (Quatrains) d'Omar Khayyam, poète philosophe mathématicien érudit ayant vécu autour de l'an mil. Son nom signifie le dissipateur de biens, expression qui dans la terminologie soufie est attribuée à "celui qui distribue ou ignore les biens du monde constituant un fardeau dans le voyage qu'il entreprend sur le sentier soufi" (Omar Ali-Shah). Je ne le connaissais guère, ma patiente avait reçu le livre de son directeur d'école de secrétariat il y a de fort longues années. "Je le relis, il me console de mon actuelle infortune." Elle est morte récemment et le livre m'est revenu ce matin, précieux entre tous. Je le redécouvre et m'en délecte, comme d'un ami cher qui me partagerait ses errances à notre époque.
28 octobre 2007
Lu dans une revue Photo
Tonino Benacquista, écrivain et scénariste français.
Comme un flocon
"Sur le chemin de Saint -Sernin les flocons de neige se précipitaient sur moi avec la gaieté d'enfants porteurs d'une bonne nouvelle: «Ta vie dans l'absolu n'est pas plus longue que la nôtre - mais comme elle, éternelle. »
Christian Bobin. Une bibliothèque de nuages.
26 octobre 2007
Etincelle de souvenir
J'y suis toujours
puis n'y suis plus ."
Claude Roy
Les pas du silence
Une dernière petite patiente, grimée en chauve souris, quitte le cabinet. Halloween est sur toutes les lèvres. La fête où on tourne la mort en dérision a remplacé subrepticement ce moment intense où nos morts, c'était il y a un siècle, étaient fêtés. J'en ai gardé au fond de moi quelque chose, plein de douceur et de gratitude pour tous ceux qui m'ont permis de me construire. Comment expliquer ceci en mots simples à ma petite chauve souris?
25 octobre 2007
La musique du silence
Le mime Marceau
23 octobre 2007
Une pluie de lumière
"Le vent, en secouant les feuillages, fait tomber quelques gouttes de lumière sur mon âme étonnée."
Christian Bobin. Une bibliothèque de nuages.
C'est ce que j'ai vu ce matin à l'ombre de Saint Luc, sur le parking facultaire bordé d'arbres. Un soleil frisant et pâle illuminait tout d'une aura neigeuse. La beauté est inattendue .
20 octobre 2007
By the K-way
"C'est imperméable, mais à l'intérieur t'es tout trempé."
Dany Boon
Comment ne pas se souvenir de notre premier K-way, avec les oreilles qui crissent à l'intérieur du capuchon. J'en ai pleuré de rire en lisant cette phrase embaumant les souvenirs d'enfance. Ceci dit, la boutade s'applique à bon nombre de nos ustensiles utilisés quotidiennement, et bien plus récents que l'antique anorak kangourou.
14 octobre 2007
Se situer
Pierre Dac
11 octobre 2007
09 octobre 2007
Sonne la pendule
Ironiquement nous engage
A nous rappeler quel usage
Nous fîmes du jour qui s'enfuit ."
C. Baudelaire. L'examen de minuit
Ces bruits qui construisent
Henri GOUGAUD, in Dire, revue du conte et de l’oralité N°17-hiver 93.
07 octobre 2007
05 octobre 2007
Sagesse de Kaléko
04 octobre 2007
Les paradoxes du temps
P.Kroll
D'accord, c'est l'humoriste qui parle. Mais la réflexion dépasse le clin d'oeil et des théoriciens de la perception du temps dans nos sociétés ont écrit de belles et longues pages sur le sujet.
03 octobre 2007
Tumulte
30 septembre 2007
29 septembre 2007
Lettre à Véronique
Jacques de Bourbon Busset. Lettre à Laurence
28 septembre 2007
encore le bonheur
Victor Hugo
26 septembre 2007
Toi et je
Histoire d'un amour
24 septembre 2007
23 septembre 2007
Une petite histoire de chien pour Bernard Kouchner
22 septembre 2007
Les mots qu'on ne dit pas
Salomon ibn Gabirol, poète et philosophe espagnol
Rien ne vaut un drame
Jean Gandois, dans Le Soir du samedi 22 septembre 2007
20 septembre 2007
Je et moi
19 septembre 2007
El amor crece
18 septembre 2007
Passeur de sens
17 septembre 2007
La nature est un bon maître
José-Maximilienne Bourbon. Le testament sauvage. Editions Eole 2001.
Illustration . Neuvillers, 26.8.2007. Cécile Bolly.
interrogation sur le bonheur
Jules Renard
15 septembre 2007
Pense-t-on devant sa télévision ?
Usages de la philosophie par Juliette Chiche et Gilles Blanc-Brude
13 septembre 2007
vivre, je veux vivre
Proximité
N'avouez jamais, on pourrait vous croire .
Voix d'encre N° 34 - ISBN 2 35128-005-9 - Page 5
Denis Langlois
12 septembre 2007
10 septembre 2007
est humain celui qui se trompe
La force de la pluralité
les idées et leurs contraires
« Ce qui est important dans la culture européenne, ce ne sont pas seulement les idées maîtresses (christianisme, humanisme, raison, science), ce sont ces idées et leurs contraires.
Le génie européen n’est pas seulement dans la pluralité et dans le changement, il est dans le dialogue des pluralités qui produit le changement. Il n’est pas dans la production du nouveau en tant que tel, il est dans l’antagonisme de l’ancien et du nouveau (le nouveau pour le nouveau se dégrade en mode, superficialité, snobisme et conformisme).
Penser l’Europe, Edgar MORIN
08 septembre 2007
Amoralités familières
Maurice Chapelan. Amoralités familières.
Pour illustrer cet aphorisme, je vous invite à découvrir sur YouTube la fascinante vidéo suivante, petite histoire très morale sur le thème de l'union qui fait la force, à regarder jusqu'au bout impérativement ...
07 septembre 2007
27 août 2007
Où va l'amour après la mort ?
Le temps guérit, dit-on. Mais on devrait dire : le temps répète. C'est un exercice de révision. Vous refaites indéfiniment les mêmes choses, assez longtemps pour en oublier que c'était la première fois. C'est pourquoi Orphée n'avait pas le droit de se retourner. En la revoyant, il la "refaisait". Et ce faisant il l'effaçait. "
PF Thomèse. L'enfant ombre. Actes Sud. 2004
Le présent de l'avenir, c'est l'attente (St Augustin)
Le Talmud
26 août 2007
Secrets de négociation
Steve Stevaert (ancien président du SPA)
21 août 2007
Deux univers se côtoyent
Régis Jauffret . Univers, 2003
20 août 2007
Deux ou trois visions du paradis
Coran, Muhammad, XLVII; 15
Cette vision explicitement voluptueuse de la vie éternelle proposée par l'islam est à comparer avec celle, désincarnée et strictement spirituelle, du paradis chrétien, ou encore avec cette austère description de l'au-delà donnée dans le Talmud. «Il n'y a dans le monde futur ni manger ni boire, ni procréation ni commerce, ni jalousie, nihaine, ni concurrence, mais les justes sont assis, leur diadème sur la tête, et jouissent de l'éclat de la présence divine. [...] Quelque chose est promis, mais ce quelque chose est caché (2). »
19 août 2007
Un vide vertical
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore
Jules Supervielle. Le voyage difficile.
Retour de vacances
W.Shakespeare
Ebloui d'entendre à nouveau le téléphone, comme un poussin qui sort de l'oeuf après avoir cassé sa coquille. On s'y remet.
Oublier
Marilyn Monroe.
La célèbre actrice, assaillie par les insomnies et les anxiétés nocturnes, tente d'oublier les célèbres amants qui l'ont célébrée, puis négligée. Sa propre mère est morte démente, elle la connut à peine mais l'image la hante. Quelques semaines plus tard, elle mourra dans de mystérieuses circonstances. L'histoire complète est à votre disposition si vous souhaitez un thriller pour l'automne.
Echange avec Sidney SKOLSKY. Don Wolfe. Marilyn Monroe. Enquête sur un assassinat. Ed Albin Michel 1998. J’ai Lu p.522.
21 juin 2007
la lampe allumée pour nourrir le matin
l'obscurité efface de chaque chose la patience des contours,
laisse la nuit peser de toutes ses paupières.
N'aie crainte,
la nuit se consume toujours dans l'écho d'une lampe allumée,
d'une lumière à t'attendre pour nourrir le matin."
Ph Mathy
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20 juin 2007
Bernard et Bianca inaugurent un vieil été
Alouette si tu t'envoles
Tu me sauras à ton école
Quand tu iras dans tes hauteurs
J'affronterai mes profondeurs"
Guillevic
Curieux été. Premier jour, et l'impression d'y avoir été déjà, depuis avril. Il y a comme une perte de repères, bien dans l'air du temps, et qui ne se limite guère au climat. On découvre des classes où des profs donnent cours (un 21 juin!) devant cinq élèves, un Sarkozy hilare entouré de Christine Boutin et Fadéla Amara, un Pape rappelant que la voiture ne saurait être symbole de puissance et bénissant une mer de Ferrari rassemblées place Saint Pierre, le couple Clinton jouant à Bernard et Bianca pour la bonne cause électorale. Bel été tout de même!
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sagesse de Guillevic
Ce qui t'intéresse
C'est tenir dans ta main
Une chose
Où se raconte l'univers. . . "
Guillevic
17 juin 2007
le ciel comme paysage
Albert Willemetz
Je vous souhaite une bonne semaine
CV.
13 juin 2007
dans la durée
Jankélévitch
Mais il faut souvent du courage pour être fidèle, commentaire ajouté par Isabelle Dagneaux qui me transmet cette pensée.
Je vous souhaite une bonne semaine
CV.
l'espace devant soi
Elles sont difficiles à conserver parce qu'on ne les défend qu'avec une partie de ses forces."
Montesquieu
04 juin 2007
sagesse de Valéry
Paul Valéry
paradoxe de la lumière
Je viens quand le soleil est là."
Henry Bauchau.
03 juin 2007
entre rêve et réalité
si ce n'est pour montrer comme la réalité est vaste
et comme elle nous suffit."
Henri Bauchau. Gengis Khan
Je vous souhaite un bon dimanche
CV.
02 juin 2007
Desnos, parti de Compiègne
Robert Desnos, La Liberté ou l'Amour (1927), éd. Gallimard,
Robert Desnos, poète français, né le 4 juillet 1900 à Paris, mort le 8 juin 1945 au camp de concentration de Theresienstadt en Tchécoslovaquie. Le poète aura été l'un des membres les plus actifs du groupe surréaliste. Selon André Breton, il "parl[ait] surréaliste à volonté". Desnos, lui-même, déclarait avoir fait "acte de surréalisme absolu". Résolument tourné vers l'amour et la liberté, et d'abord séduit par l'audace des expériences poétiques dont Breton est l'animateur, il revient au cours des années 1930 à des formes plus traditionnelles, ne négligeant pas le vers rimé, tout en lui offrant des perspectives inusitées et un élan original et unique.
En 1971, Jean Ferrat interprète Robert le diable, poème dédié par Louis Aragon à la mémoire de son ami tragiquement disparu. La chanson avait été créée, auparavant, par Christine Sèvres (1931-1981), alors épouse de Ferrat :
"Je pense à toi Desnos
qui partis de Compiègne
Comme un soir en dormant
tu nous en fis récit
Accomplir jusqu'au bout
ta propre prophétie
Là-bas où le destin de notre siècle saigne…"
Toutes ces mélodies et noms étrangers qui bercèrent notre mémoire ont une histoire...
Je vous souhaite un bon week end
31 mai 2007
30 mai 2007
29 mai 2007
la lampe cachée
Qui brille quand on quitte, de nuit, sa chambre,
Une lampe cachée contre son coeur,
Pour retrouver une autre ombre dansante.»
Yves Bonnefoy - Les Planches courbes
28 mai 2007
27 mai 2007
Une petite musique de nuit
Je rue dans les brancards
Je suis Léopoldine
La soeur de Mozart
Et comme la renommée
N'est pas un boomerang
Je n'aurais pas dû le laisser signer
Wolfgang. "
Wolgang et moi, F. Mallet Joris/ MP Belle. 1973
Il m'aura fallu plus de trente ans pour réaliser que la superbe ritournelle deMarie-Paule Belle, écrite par sa comparse Françoise Mallet Joris n'étaitnullement le fruit de leur imagination débordante. Un tout récent ouvrage de Rita Charbonnier narre toute l'histoire d'une rivalité familiale peu ordinaire. En cette année 1763, dans toutes les Coursd'Europe, Maria-Anna Mozart, surnommée Nannerl, fait un triomphe aux côtés deson jeune frère. Unis par une même passion, ils nourrissent une tendrecomplicité face aux sévérités d'un père opposant une rigoureuse discipline àl'insolence de leur génie. Mais Nannerl, l'aînée, est vite rattrapée par les obligations imposées auxjeunes filles de son temps. Et devra étouffer ses aspirations, taire sesprodigieuses facultés et s'effacer devant Wolfgang, ressentant tout à tourranc½ur; jalousie et admiration pour ce petit frère, objet de tous les soins.Elle ne gardera rien de ses propres compositions, brûlera ses partitions et ne laissera à la postérité que quelques lettres, témoignage d'un talent sacrifié.
La Soeur de Mozart Rita Charbonnier . Points Seuil n° PI 696, 399 pp.
Je vous souhaite une bonne semaine
CV.
26 mai 2007
vive la vie
c'est comme crier "j'aime les crèmes glacées" dans sa maison en flammes."
Lu hier, quelque part
le passage du temps
Kebir M. Ammi. Le ciel sans détours. Gallimard.
Une bien belle réflexion sur le passage du temps...
25 mai 2007
de la fidélité en amitié
Louis Scutenaire.
24 mai 2007
l'ouië fine du malheur
Une blessure écoute toujours plus finement qu'une oreille."
Aaron Appelfeld.
21 mai 2007
acide sulfurique
il leur en fallut le spectacle."
Amélie Nothomb. Acide sulfurique
L'art d'un auteur; mettre des mots sur des sentiments ressentis chaque soir, lors de la découverte des nouvelles su monde.
20 mai 2007
Sagesse du passant lambda.
Entre moka et croissant ce dimanche matin, cette petite phrase anodine me revient, avec une pensée amicale pour Philippe qui doit se trouver dans le Thalys le ramenant d'Annecy. J'imagine le retour sur terre après une semaine stimulante de formation Balint, l'esprit enchanté par la multiplicité de la relation patient-médecin, un zeste d'introspection et une interprétation enrichie des multiples signes cachés de nos mots, gestes et et regards.
Je l'imagine découvrant son courrier de huit jours, parsemé de demandes triviales de renouvellement de prescription urgente, de dispense à l'obligation de vote et de certificats pour la natation: le beau métier de médecin, sur la terre comme au ciel.
17 mai 2007
Qui aime les bêtes aime les hommes
"Dans un courrier adressé le 18 avril 2007 au président de l’association Stéphane Lamart pour la défense des droits des animaux, le candidat Nicolas Sarkozy écrit : «[…]On estime que 100 000 animaux entrent de manière illégale sur notre territoire. Cette réalité confirme la nécessité de mieux encadrer le commerce des animaux de compagnie. […] Sans doute faut-il également rendre obligatoire la stérilisation des animaux dans les refuges avant leur adoption. […]»
16 mai 2007
Il empêche de naître
Au dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?
C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.
Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la sue d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître".
Alexis de Toqueville (1805-1859). De la démocratie en Amérique, "Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre"
13 mai 2007
La fête, le lendemain
Alain Fournier. Le grand Meaulnes
Bon vent à Anne Cathérine et Quentin sur la route prometteuse d'une existence partagée. La fête fut belle, rappelant par certains accents les plus beaux textes d'Alain Fournier.
Qu'elle soit à l'image de votre vie
CV
11 mai 2007
Eloge du silence
Je te dirai qui tu es."
Exergue du Petit Silence illustré, édité en 1955 par Jacques Sternberg (7 numéros) et remplacé ensuite par le journal satirique Hara Kiri.
10 mai 2007
Les mots qu'on murmure et ceux qu'on profère
J.M.G. Le Clezio. Ballaciner. Nrf. Gallimard. 2007.
Neologisme poétique créé par Le Clezion pour exprimer son amour du cinéma, associant ballade et ciné, il fait partie de ces mots friandises qu'on se répète pour le simple plaisir. Rien de commun avec "bavasser", que je ne connaissais guère non plus jusqu'il y a deux semaines, avant qu'un futur président français ne l'utilise avec rage ("Il y en a qui sont dans un grand hôtel à bavasser ensemble, moi, mon hôtel, c'est ici."
Curieux: tant de voyelles et de consonnes communes entre ces deux verbes, positionnés pourtant aux antipodes l'un de l'autre. Ce sont les lèvres qui font les mots.
09 mai 2007
Sagesse du silence
Wittgenstein. Tractatus logico-philosophicus
Il ne se paiera pas de mots: après la sortie de son ouvrage, il gardera le silence pendant huit ans, abandonnant Cambridge pour devenir assistant jardinier dans un monastère près de Vienne.
08 mai 2007
Sagesse de l'inconnu
il faut emprunter des chemins qu'on ne connaît pas."
Saint Augustin, cité par Pierre Bartholomé.
05 mai 2007
le goût de la chouquette
J'ouvrais le sac sans ménagement, je tirais sur le plastique et agrandissais ensuite grossièrement le trou que mon impatience y avait formé. Je plongeais la main dans le sac, je n'aimais pas le contact gluant du sucre déposé sur les parois par la condensation de la vapeur. Je détachais précautionneusement une chouquette de ses congénères, je la portais religieusement à ma bouche et je l'engloutissais en fermant les yeux. On a beaucoup écrit sur la première bouchée, la deuxième et la troisième. On a dit beaucoup de choses justes à ce sujet. Toutes sont vraies. Mais elles n'atteignent pas, et de très loin, l'ineffable de cette sensation-là, de l'effleurement puis du broyage de la pâte humide dans une bouche devenue orgasmique. Le sucre imbibé d'eau ne croquait pas: il cristallisait sous la dent, ses particules se dissociaient sans heurt, harmonieusement, les mâchoires ne le cassaient pas, elles l'éparpillaient en douceur, dans un indicible ballet fondant et croustillant.
La chouquette adhérait aux muqueuses les plus intimes de mon palais, sa mollesse sensuelle épousait mes joues, son élasticité indécente la compactait immédiatement en une pâte homogène et onctueuse que la douceur du sucre rehaussait d'une pointe de perfection. Je l'avalais rapidement, parce qu'il y en avait encore dix-neuf autres à connaître. Seules les dernières seraient mâchées et remâchées avec le désespoir de la fin imminente.
Je me consolais en songeant à la dernière offrande de ce sachet divin: les cristaux de sucre déposés tout au fond, en souffrance d'un chou auquel s'agripper, et dont je fourrerais les dernières petites sphères magiques, avec mes doigts poisseux, pour terminer le festin d'une explosion sucrée."
Muriel Barbery. Une gourmandise. (6)
On termine. au terme d'une quête éperdue, arrivé en fin de vie, notre critique gastronome retrouve inopinément la saveur perdue qu'il traquait afin d'en savourer la sensation une dernière fois avant de mourir. On l'aura deviné, comme dans Proust, elle l'amène aux années sauvages de ses quinze ans, sur le chemin du retour de l'école, insouciant et avide de tout. Le goût de la chouquette...
Pour ceux qui ignorent comment se prépare une bonne chouquette, la page de Wikipedia qui lui est consacrée lèvera les incertitudes: http://fr.wikipedia.org/wiki/Chouquette
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04 mai 2007
Sagesse du dimanche matin
Muriel Barbery . Une friandise. (5)
03 mai 2007
Le pain quotidien
À l'intersection de la croûte et de la mie, en revanche, c'est un moulin qui prend forme sous notre regard intérieur; la poussière de blé vole autour de la meule, l'air est infesté de poudre volatile; et de nouveau changement de tableau, parce que le palais vient d'épouser la mousse alvéolée libérée de son carcan et que le travail des mâchoires peut commencer. C’est bien du pain et pourtant ça se mange comme du gâteau ; mais à la différence de la pâtisserie, ou même de la viennoiserie, mâcher le pain aboutit à un résultat surprenant, à un résultat... gluant. Il faut que la boule de mie mâchée et remâchée finisse par s'agglomérer en une masse gluante et sans espace par où l'air puisse s'infiltrer; le pain glue, oui, parfaitement, il glue. Qui n'a jamais osé malaxer longuement de ses dents, de sa langue, de son palais et de ses joues le cœur du pain n'a jamais tressailli de ressentir en lui l'ardeur jubilatoire du visqueux. Cc n'est plus ni pain, ni mie, ni gâteau que nous mastiquons alors, c'est un semblant de nous-mêmes, de ce que doit être le goût de nos tissus intimes, que nous pétrissons ainsi de nos bouches expérimentées où la salive et la levure se mêlent en une fraternité ambiguë."
Muriel Barbery . Une gourmandise (4)
30 avril 2007
Ah les beaux jours !
Muriel Barbery. Une gourmandise (3)
La recherche éperdue d'une saveur peut passer par les souvenirs olfactifs. Ce n'est pas Proust qui me contredira. Par le goût du miel associé au parfum du tilleul. Laissez-vous bercer 3 à 4 minutes par un moment de bonheur pur.
"Aux heures les plus chaudes de l'été, son ombrage importun offrait la plus odorante des tonnelles. Je m'asseyais sur le petit banc de bois vermoulu, contre le tronc, et j'aspirais à grandes goulées avides l'odeur de miel pur et velouté qui s'échappait de ses fleurs d'or pâle. Un tilleul qui embaume dans la fin du jour, c'est un ravissement qui s'imprime en nous de manière indélébile et, au creux de notre joie d'exister, trace un sillon de bonheur que la douceur d'un soir de juillet à elle seule ne saurait expliquer. A humer à pleins poumons, dans mon souvenir, un parfum qui n'a plus effleuré mes narines depuis longtemps déjà, j'ai compris enfin ce qui en faisait l'arôme; c'est la connivence du miel et de l'odeur si particulière qu'ont les feuilles des arbres, lorsqu'il a fait chaud longtemps et qu'elles sont empreintes de la poussière des beaux jours, qui provoque ce sentiment, absurde mais sublime, que nous buvons dans l'air un concentré de l'été.
Ah, les beaux jours! Le corps libre des entraves de l'hiver éprouve enfin la caresse de la brise sur sa peau nue, offerte au monde auquel elle s'ouvre démesurément dans l'extase d'une liberté retrouvée... Dans l'air immobile, saturé du bourdonnement d'insectes invisibles, le temps s'est arrêté... Les peupliers, le long des chemins de halage, chantent aux alizés une mélodie de bruissements verdoyants, entre lumière et ombre chatoyante... Une cathédrale, oui, une cathédrale de verdure éclaboussée de soleil m'environne de sa beauté immédiate et claire...
29 avril 2007
Le souvenir de l'odeur des sardines grillées
Une fois dans le mois, mon grand-père prenait au petit déjeuner une mine sévère et solennelle, se levait sans un mot et partait seul vers la criée. Nous savions alors que c'était LE jour. Une heure plus tard, mon grand-père revenait du port avec une énorme caisse qui sentait la marée. Lorsque à une heure nous rentrions de bains pris distraitement, dans l'attente éperdue du déjeuner, nous humions déjà à l'angle de la rue l'odeur céleste. J'en aurais sangloté de bonheur. Les sardines grillées embaumaient tout le quartier de leur fumet océanique et cendré. (..)
Dire de cette chair qu'elle est fine, que son goût est subtil et expansif à la fois, qu'elle excite les gencives, à mi-chemin entre la force et la douceur, dire que l'amertume légère de la peau grillée alliée à l'extrême onctuosité des tissus serrés, solidaires et puissants qui emplissent la bouche d'une saveur d'ailleurs fait de la sardine grillée une apothéose culinaire, c'est tout au plus évoquer la vertu dormitive de l'opium."
Muriel Barbery . Une gourmandise (2)
Faut-il préciser que cette partie de l'essai traite des vacances d'été chez les grands-parents de notre critique gastronomique, qui y apprend le métier de la plus belle manière, "grands-parents qui nous aimaient à leur manière: sans partage."
27 avril 2007
sagesse des livres non lus
Muriel Barbery. Une gourmandise.
C'est l'histoire simple d'un critique gastronome réputé, en fin d'existence. Il est à la recherche d'une saveur, anciennement rencontrée, source d'un plaisir intense qu'il aimerait revivre une fois au moins avant de mourir. Sa quête le mène de lieux de bouche renommés en restaurants qu'il a visités jadis pour son travail. Ce soir , il nous fait découvrir les charmes subtils de la cuisine japonaise, belle allégorie de l'existence humaine: on met tant de temps à découvrir ce qui en nous est le lieu du meilleur, qu'on ne partagera qu'en de rares circonstances. Encore faut-il le découvrir, comme le suggère Françoise Houdart dans son dernier roman (Bastida) "Que faire de ce que nous ignorions de nous-mêmes quand nous le découvrons?"
Si nous faisions un expérience? Je suis sous le charme du magistral essai de Pierre Bayard "Comment parler des livres qu'on n'a pas lus?" En cinq billets, une petite semaine, je vous ferai découvrir le roman de Muriel Barbery "Une gourmandise": vous pourrez en parler avec d'autres qui eux non plus ne l'ont pas lu avec une maîtrise rare.
26 avril 2007
sagesse de l'amour
Francis Dannemark. Une fraction d'éternité.
24 avril 2007
Silence à Gaillardbois
Henri Bauchau. Le Présent d'incertitude.
20 avril 2007
19 avril 2007
Indépendance d'esprit
Oscar Wilde
17 avril 2007
16 avril 2007
15 avril 2007
13 avril 2007
12 avril 2007
« Dans le mot "seul" il y a quatre lettres, quatre définitions de la solitude.
S comme solitaire, c'est-à-dire seul par goût de la solitude,
E comme esseulé, c'est-à-dire seul parce qu'abandonné des autres,
U comme unique, seul de son espèce et enfin
L comme libre, c'est-à-dire seul à décider.
Les Anglais ont quatre mots: lone, alone, lonely et lonesome.
Chacun a sa propre définition de la solitude. »
C.Nys Mazure. Sans y toucher.
09 avril 2007
Du paradoxe du Win-Win
Jean Claude Liaudet. Le complexe d'Ubu ou la Névrose libérale.
07 avril 2007
La célébration des oiseaux
Arrivée avec Danièle et Jean-Pierre au gîte rural de Bacqueville. Petite maison ancienne restaurée et aménagée selon le confort actuel. Ensemble agréable, un petit jardin, un pré avec deux poneys sympathiques et poilus. Journée de Pâques en Normandie. J'aurais voulu me trouver un moment à une messe de Pâques comme autrefois ou au moins dans une église. Le sort en a disposé autrement. Je me suis fortement : cogné au coin d'une table basse en verre. Pendant que Danièle et Jean-Pierre allaient chercher dans une pharmacie de quoi me soigner, je voulais donner un peu de pain et de sucre aux poneys. J'ai très vite senti qu'il me fallait renoncer à la promenade. Je me suis assis bien couvert dans les terribles fauteuils en plastique blanc d'aujourd'hui et j'ai écouté le chant des oiseaux. Je m'avise en écrivant que, sans me le formuler alors, j'ai passé ainsi une heure dans l'église des oiseaux. Elle existe toujours et la parade amoureuse du petit peuple ailé est toujours aussi alerte, toutes les forces de ces corps vifs et menus tendus à l'extrême par le chant. Pourtant, très vite ils s'envolent pour se poser ailleurs donnant une impression d'aisance, de vivacité, à l'opposé de l'effort que semble faire entendre l'acuité de leur chant. Ainsi j'ai passé un long moment à les entendre, à tenter de les voir, de les reconnaître. Moment non pas de bonheur mais moment de présence. D'un côté le moi, un peu douloureux, appesanti et de l'autre quelque chose qui m'habitait, qui produisait en moi quelque vivace équivalence des chants que ma demi-surdité ne capte plus dans leur naturelle innocence. Sans ailes bien sûr, toujours sans ailes, j'ai pris part à la célébration des oiseaux.
Henry Bauchau . Le présent d'incertitude.
Je vous souhaite une bonne fête de Pâques
CV.
Nos quatre dromadaires
Don Pedro d'Alfaroubeira
Connut le monde et l'admira
Il fit ce que je voudrais faire
Si j'avais quatre dromadaires"
Guillaume Apollinaire
Curieuse phrase que chacun habillera à sa mode. Nos quatre dromadaires manquants nous sont propres, et leur absence porte des noms différents: peur du lâcher prise, douillet confort d'existence, besoin de sécurité , piètre image de soi, prescience de l'échec de toute chose engagée.
06 avril 2007
adieu l'artiste
Christiane Singer
Christiane Singer vient de décéder d'un cancer, à l'âge de 64 ans, Elle raconte son dernier combat dans un livre qui devrait paraître la semaine prochaine. Belle manière de dire au revoir à ceux qui l'ont appréciée.
Bonnes fêtes de Pâques.
05 avril 2007
Les yeux
Amedeo Modigliani.
02 avril 2007
Amour et connaissance de l'autre
Alain Braconnier . Les filles et les pères. Ed. Odile Jacob. 2007
Vivre j'aime ce métier
Jean-Paul Kauffmann. La maison du retour. Nil Ed. 2007
On se souvient avec émotion de l'otage de Beyrouth (1985-1988), grand reporter au Matin de Paris et à l'Evenement du Jeudi, compagnon d'infortune de Michel Seurat (qui décédera en captivité). Antenne 2 s'était associée à l'époque au mouvement contre l'oubli en rappelant quotidiennement leur détention en ouverture de journal durant trois ans. L'ex-otage a pansé ses plaies et raconte son retour difficile à la vie dans la maison landaise achetée à son retour. "Vivre, j'aime ce métier", confie-t-il, mêm si "pour renaître, il faut d'abord mourir."
28 mars 2007
fenêtres sur la terre
fenêtres ouvertes sur la terre."
M. Jourdan. Journal du réel gravé sur un baton
24 mars 2007
vue sur le présent
Antonio Porchia . Voices.
21 mars 2007
tant va la source à la mer
qui fait modestement son travail de source
mais va rejoindre
par de longs chemins
l'océan Atlantique."
Un bruit très bas
Claude Roy
Un autre monde
Arundhati Roy
Interview, Le Monde, 18 janvier 2004
Quarante huit heures après l'avoir découvert, je demeure sous la forteimpression du dernier film de Marion Hansel "Si le vent soulève les sables". La superbe et dramatique odyssée d'une famille africaine à la recherche de l'eau, qui a déserté son village. Par-delà de cette quête, c'est tout le destin humain qui transparaît en filigrane: l'existence, ses choix qui sont autant de risque, la fragilité de l'être humain, et sa force. Un superbe acte de foi dans l'avenir.
18 mars 2007
17 mars 2007
Cézanne peint
contiennent la même quantité de merveilles."
C Bobin
14 mars 2007
Heureux qui comme Ulysse
Ici même, vous en souvenez-vous ?
A vous regarder sourire,
A vous aimer, sans rien dire,
C'est là que j'ai compris, tout à coup,
J'avais fini mon voyage,
Et j'ai posé mes bagages,
Vous étiez venus au rendez-vous,
Qu'importe ce qu'on peut en dire,
Je tenais à vous le dire,
Ce soir je vous remercie de vous,
Qu'importe ce qu'on peut en dire,
Je suis venue pour vous dire,
Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous."
Aline et Benoît reviennent ce matin.
Le périple fut long et notre bonheur de les revoir immense.
de la tiédeur
Nietzsche, cité par Ziegler (L'empire de la honte , Fayard 2005)
12 mars 2007
11 mars 2007
Le monde appartient aux créatifs
Soyez créatifs.
10 mars 2007
08 mars 2007
SUR UNE TOMBE AU BORD DU RIVAGE
Soyez remerciés, mais mon sort est amer.
Devrai-je entendre, à tout jamais, gronder la mer ? "
Posidippus, 3ème siècle avant notre ère.
Repris par Marguerite Yourcenat dans La Couronne et la Lyre.
Sagesse des jardins japonais
Où qu'on soit, on peut y distinguer la rivière, ou le ciel au travers de la cîme des arbres, ou la solidité des rochers et du sable propices au repos. D'aucun endroit on ne peut embrasser les trois à la fois: eau, ciel, pierre. On ne peut à la fois allier la progression du mouvement et la stabilité du repos sur le rocher, la progression vers l'inconnu et la légèreté de l'âme qui regarde le ciel et prie, la stabilité du roc qui réconforte et l'appel du ciel qui nous incite à nous élever.
Notre vie est recherche permanente d'équilibre."
07 mars 2007
Simulacres
Jean Baudrillard. Simulacres et simulations.
05 mars 2007
paroles de silence
Jean Claude Guillebaud. La tyrannie du plaisir. Seuil 1998.
04 mars 2007
Clouds
LE GUIDE DU CHASSEUR DE NUAGES. The Cloudspotter's Guide. Gavin Pretor-Pinney. JC Lattès, 320 p., 19 ¤.
Eloge des nuages et de ceux qui les aiment: pas de bonheur sans nuages. La formule pourrait prêter à confusion, être prise dans un sens pessimiste. On entendrait qu'il n'existe aucun vrai bon moment durable et complet, dépourvu d'ombre ou de perturbation. Des obstacles obscurciraient toujours les instants lumineux. Ce serait un total malentendu. Il faut comprendre, au contraire, que les nuages sont tout bonnement la condition d'une existence heureuse. Les vrais nuages, évidemment, grands troupeaux de vapeur d'eau que l'on contemple, dans leur diversité infinie, sous toutes les latitudes.Plaisir des nuées, hautes ou basses, lourdes ou légères, opaques ou diaphanes, bombées ou lisses, unies ou contrastées, immobiles ou fugaces, ces formes imprévisibles offrent matière à découvertes, extases et contemplations sans fin. Il y a des nuages à profusion à peu près partout. Quelques malheureux déserts mis à part, on en trouve toute l'année d'un bout à l'autre du globe. Collectionneurs de stratus en couleurs? Adhérez à la Cloud Appreciation Society (www.cloudappreciationsociety.org) où 2 000 amoureux s'échangent leurs plus beaux clichés, lectures et anecdotes. Ces nimbophiles répartis sur les cinq continents ne sont pas tous, et de loin, climatologues ou physiciens. Juste des gens que réjouit la contemplation des nuées.
ROGER-POL DROIT (Le Monde des Livres du 1er mars 2007)
03 mars 2007
Le temps qui passe
Que tout le temps qui passe,
Ne se rattrape guère,
Que tout le temps perdu,
Ne se rattrape plus"
Barbara. Dis, quand reviendras-tu.
Nouvelles du ciel
02 mars 2007
soi et différence
Paul Valéry. Cahiers
28 février 2007
sagesse de Guillevic
Recueille encore.
Tout s'oubliera,
Sauf cette attente
Qui fut comblée."
Guillevic.
27 février 2007
Sagesse de l'oubli
Maurice Chapelan
sagesse du voyage
Que toujours te déplaise ce que tu es pour parvenir à ce que tu n'es pas
encore.
Avance toujours, marche toujours, ajoute toujours. "
Saint Augustin. La Cité de Dieu.
24 février 2007
sagesse de Bukowski
«Toi, tu es laid, et tu ne connais pas ta chance :
au moins, si on t'aime, c'est pour une autre raison.»
Charles Bukowski. Contes de la folie ordinaire
Vérité côté pile côté face
"L'hirondelle est sûre que la journée commence au lever du soleil.
La chauve-souris est sûre que la journée commence au coucher su soleil.
Elles sont dans le vrai toutes les deux. "
Claude Roy. L'ami qui venait de l'an mil.
23 février 2007
Les p'tits papiers
"Qu'est-ce qu'on peut acheter chez vous pour remplacer la colombe en porceleine de maman?."
Lettre d'enfant déposée à l'atelier de Picasso , rue des Grands-Augustins (Paris), reprise par Pierre Assouline dans son dernier ouvrage (Rosebud).
Pareille innocence touche, et on ne connaît pas la réponse du Maître. On minimise l'importance des petits papiers. J'en ai trouvé deux dans les escaliers, cet après-midi de consultation. Je demeurais sur l'impression d'un couple d'âge mûr dont le mari mène un rude combat, épuisant, contre les TOCs.
Longue écoute de ce bagne quotidien, jour et nuit. Une demi-heure perdue parmi tant d'autres, affections et troubles divers au stade soit débutant, soit bien installé, soit chronicisé, soit en rechute. Un pied livide et froid, brutalement cette nuit, n'autorisant plus plus 25 mètres sans s'arrêter. Je convainc le patient de se laisser reconduire chez lui et l'emmène.
Du sang noir dans les selles, depuis ce matin. Un malaise abdominal sévère hier chez un cadre financier récemment promu; il ne dort plus depuis. Un jeune belge d'origine maghrebine qui m'explique les difficultés d'insertion professionnelle qu'on rencontre quand on est épileptique et que par malheur une crise vous surprend sur les lieux de travail. Une nouvelle grand mère, atteinte de coeliaquie, vient se renseigner sur les risques héréditaires de son affection.
On arrête ici, ce ne sont pourtant que quelques pépites volées à la journée d'un modeste médecin de famille, qui ramasse à mains nues les plaintes comme les petits mineurs de cuivre au Congo. Et soudain, on y revient, deux modestes cartons de remerciements dans les escaliers, avec une attention inattendue. L'un des deux signale sa guérison après deux ans et demi de dépression, l'enfer existe sur la terre, et a ramené des produits du soleil d'une région lumineuse du sud de la France. L'autre me surprend par son caractère inattendu, gratuit, de la gentillesse pure.
Magie des petits mots grifonnés à la hâte, avec les paroles du coeur. D'un seul coup, le soleil illumine la maison de l'intérieur, rappelant même si on en doute parfois que toute plaie n'est pas mortelle, que toute douleur n'est pas maladie, qu'aucune solitude n'est définitive.
Promis, demain je fais un petit mot, au moins un.
22 février 2007
11 février 2007
Le roman de la Terre
"Colomb a terminé le roman de la Terre, il ne reste aucun nouveau monde à l'humanité."
Hermann Melville
08 février 2007
Sagesse de Paul Valéry
« Tout ce qui est simple est faux, mais tout ce qui ne l'est pas est inutilisable. »
Paul Valéry
sagesse de Teilhard de Chardin
"Ce n'est pas tant (quoi qu'il paraisse) de la quantité de nos réserves économiques, mais bien plutôt de l'intensité de nos puissances réflexives et affectives que dépendent, en fin de compte, le succès ou l'échec ultime de l'humanité."
Pierre Teilhard de Chardin.
05 février 2007
Désirs des parents et homme orchestre
"Je suis son fils, parce que j'ai hérité de ses désirs."
Erri de Luca, en parlant de son père Aldo dans "Sur la trace de Nives", Gallimard. 2007
Jours étanges, quand nos enfants quittent la maison familiale pour parcourir les routes du monde à la recherche de leur propre voie.
On les imagine en hommes-orchestre, jouant de concert l'orgue de Barbarie, la flûte et la guimbarde. L'orgue qui déroule mécaniquement ses superbes cartons préenregistrés comme l'est notre patrimoine génétique, la flute pour interpréter de manière plus ou moins personnelle les partitions antérieures (l'héritage des désirs de nos parents, des maîtres, des êtres chers qui nous ont précédés sur la route), la guimbarde pour jouer à tue-tête sa petite musique personnelle, intime, qui ne préexiste nulle part, qui crée une mélodie inédite à chaque jour neuf que la vie nous donne.
Aucune ne domine l'autre, mais je ne suis pas loin de croire que la réussite d'une vie tient à l'équilibre de ces trois instruments.
04 février 2007
du passé simple au passé recomposé
"Le souvenir redonne une possibilité au passé."
Giorgio Agamben (né en 1942, philosophe italien contemporain)
03 février 2007
God morning, little boy
"Je lui dirai qu'il est né de l'amour
Que nous l'attendions passionnément
Que chaque nuit s'efface au nouveau jour
Qu'il sera grand mais qu'il a bien le temps
Oh dieu qu'il a bien le temps
Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi
Je lui dirai qu'ici bas tout s'apprend
Le bien le mal et même le bonheur
Qu'il ne perde jamais ses yeux d'enfant
Devant trop de malheurs et de laideur
Qu'il regarde avec son coeur
Je lui dirai d'être sage et prudent
D'aller frôler les glaces et les feux
Qu'il goûte à tout mais sans jamais dépendre
Que trop peut être pire que trop peu
Oh bien pire que trop peu
Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi
Je lui dirai les chansons les poèmes
Qu'il n'y a pas d'amour sans histoire
Que le bonheur est un grain que l'on sème
Qu'amour et santé ne s'achètent pas
Et qu'on n'est riche que de ça."
C'est un de ces soirs où le médecin étonné dépose sa trousse, le temps de l'accueillir d'une phrase étonnée : "Tu es déjà là, toi!"
Un soir pour se demander où sont passées toutes ces années, avec l'impression tenace de passer le relais, "vas-y, petit, c'est à toi maintenant."
En sourdine, j'écoute pour la dixième fois en chaîne cette ballade ensorcelante au rude accent québecquois de l'amie Céline et me dis qu'il n'est de plus belle manière de lui souhaiter la bienvenue.
Se bousculent dans ma tête des dizaines d'image de gosses turbulents, les miens, de chutes à vélo, de coups de pieds perdus, d'arcs à flèche, de plaines de jeux urbaines où nous nous réfugions à la recherche d'hypothétiques espaces verts les dimanches matins, bonheurs paisibles d'enfants s'amusant de tout et surtout de rien.
Et brutalement, comme au réveil d'un rêve, un de ces bambins tient lui-même un petit bout de chair tout frèle dans ses bras à lui, le nourrit, l'habille mieux que je ne le fis jamais. On s'aperçoit à ce moment-là que, contrairement à tout ce qui se dit et se lit, l'humanité progresse.
Et que les paroles du chant sonnent bien juste.
CV
02 février 2007
sagesse des îles Hébrides
"Les îles Hébrides,
où on laisse passer le temps qu'il fait,
où on laisse faire le temps qui passe. "
Ushuia. vendredi soir 2.2.07
01 février 2007
La nature du silence
"Les paroles qu'on refuse d'écouter et celles qu'on renonce à prononcer sont plus silencieuses que le silence.
Elles renforcent la solitude, creusent le vide et tombent dans un gouffre sans fond, où elles n'éveillent aucun écho."
Marcel Jouhandeau. Nouveau Testament, Journaliers XII, Editions Gallimard, 1968, page 112
31 janvier 2007
29 janvier 2007
L'imparfait du présent
"La nature devient plus ce qu'on invente que ce qu'on explore."
François Dagognet.
L'être humain est en voie d'instrumentaliser sa planète, agité lui-même par une espèce de mouvement perpétuel qu'il a élargi au transport de biens.
Subtilement associée à la notion de progrès, le mouvement s'est imposé à notre manière de concevoir l'existence, ce quelque chose qui "avance" de la naissance à la mort.
Il n'y aura bientôt plus, selon l'expression de Finkielkaut, d'endroit sur terre où le vrombissement de l'homme ne soit perceptible en permanence.
(L'imparfait du présent. Alain Finkielkaut.)
28 janvier 2007
sagesse de Scutenaire
"L'humour est une façon de se tirer d'embarras sans se tirer d'affaire".
Louis Scutenaire
27 janvier 2007
L'art , facette de la mémoire
L'art est le seul substitut de l'expérience que nous n'avons pas pu acquérir.
Georges Semprun
Si le témoignage et la mémoire semblent limités dans leurs capacités à transmettre la réalité existentielle dune expérience personnelle, il subsiste un complément efficient : lart et plus précisément la littérature.
Si les tableaux de Zoran Muzic ont la froideur et le pathétique dune représentation fidèle de lhorreur des camps, les livres de Primo Levi ont cette capacité à décrire, à raconter puis à introduire le lecteur dans cet univers, a priori, indicible.
Lart comme objectivation de nos sentiments, de nos émotions, comme miroir de lâme ou du corps, évoque avec plus dauthenticité ce que le discours peine à exprimer.
26 janvier 2007
Borgès et l'oubli
"La mémoire choisit ce qu'elle oublie."
Borgès
Je crois déjà avoir partagé cette courte affirmation du grand Borgès. Je la trouve plus belle que jamais.
La faculté d'oubli n'est-elle pas la première condition du bonheur, et de notre survie?
Infernale doit être l'existence de celui qui se souvient de tout.
25 janvier 2007
Danger et fragilité
"C'est le rôle de l'avenir que d'être dangereux."
Whitehead
Notre troisième fils et son épouse préparent la venue de leur premier bébé dans les jours qui viennent. Quitter la tiédeur et le sentiment de sécurité absolue procurées par le sein maternel est une bien cruelle épreuve, indispensable pourtant pour connaître des joies encore bien plus grandes que tout ce qu'il peut imaginer.
Oui, l'avenir est dangereux. Le seul rempart qu'on puisse y opposer est cette petite chose frèle; d'autres humains, apparus plus tôt que ce bébé, et qui vont lui baliser la route.
24 janvier 2007
sagesse de Claude Monet
"J'ai cherché la perfection ,
et j'ai détruit ce qui allait bien."
Claude Monet
Faveur du grand âge
"Seul privilège du grand âge: on peut ne plus parler à mots couverts. Dire ce qu'on pense vraiment ne tire plus à conséquence.
Mais on ne vous écoute plus."
JC Brisville. Quartiers d'hiver. Ed du Fallois. 2006
22 janvier 2007
tant qu'il y aura des îles
"Pourquoi sommes-nous donc à ce point gagnés par le bien-être dès que nous abordons et séjournons, ne fût-ce que pour quelques heures, dans les îles?
Ossip Mandelstam déclare, dans Le Sceau égyptien, que c'est parce qu'il ne s'y ouvre que des chemins courts et limités qui n'offrent plus «l'infini de leur liberté négative» !
Il est vrai que nous n'y sommes plus perpétuellement tenaillés par l'anxiété des choix comme c'est le cas aux différents carrefours du vaste monde ...
Il semble, en effet, que cette exaltation microcosmique nous saisisse dès l'instant où nous posons le pied sur ces «bouts du monde» repliés sur eux-mêmes, ces monades géographiques. Nous redécouvrons, oubliés depuis l'enfance, les multiples et riches ressources de l'immédiat, les trésors anciennement enfouis de nous¬mêmes, des dimensions à nos mesures.
En bref, nous renouons avec cette évidence que bien souvent l'existence gagne à se restreindre!"
Petit traité de la désinvolture . Denis Grozdanovitch.
21 janvier 2007
éloge de la lenteur
Vroeg rijp, vroeg rot, vroeg wijs, vroeg zot.
(Maturité précoce, détérioration hâtive, précoce sagesse, hâtive sottise)
Sagesse des proverbes flamands
20 janvier 2007
le puzzle d'une vie
"Puzzle
Combien de vies dans une vie?
C'est comme demander combien de pièces dans un puzzle, dit-il.
L'un en compte douze, l'autre douze fois plus,
il en faudra mille ici, là quarante.
Et chemin faisant,
on comprend que chacun aura
très exactement le temps
de compléter le sien,
et que le nombre de pièces n'aura rien signifié,
et que le temps lui-même,
cent ans, dix secondes,
n'aura jamais été qu'un instant,
une fabuleuse fraction d'éternité. "
Francis Dannemark. Une fraction d'éternité. Le Castor Astral. 2005
17 janvier 2007
L'légance du hérisson
"En pensant à ça, ce soir, le c½ur et l'estomac en marmelade,
je me dis que finalement, c'est peut-être ça la vie:
beaucoup de désespoir mais aussi quelques moments de beauté
où le temps n'est plus le même.
C'est comme si les notes de musique
faisaient un genre de parenthèses dans le temps,
de suspension,
un ailleurs ici même,
un toujours dans le jamais.
Oui, c'est ça, un toujours dans le jamais."
Muriel Barbery. L'élégance du hérisson. NRF 2006
.
13 janvier 2007
conversation asynchrone
« Ne t'entête pas à rechercher la vérité,
cesse simplement de t'accrocher à tes opinions. »
Jack KORNFJELD
Je retrouve cette phrase en relisant le dernier livre de Francis Dannemark (Une fraction d'éternité), qui m'enchante tant et plus.
Me reviennent les Rubayat (Quatrains) d'Omar Khayyam, né il y 1000 ans. Ces deux-là me donnent l'air de converser paisiblement ensemble.
"Contente-toi de savoir que tout est mystère :
la création du monde et la tienne,
la destinée du monde et la tienne.
Souris à ces mystères comme à un danger que tu mépriserais.
Ne crois pas que tu sauras quelque chose
quand tu auras franchi la porte de la Mort."