"Je lui dirai qu'il est né de l'amour
Que nous l'attendions passionnément
Que chaque nuit s'efface au nouveau jour
Qu'il sera grand mais qu'il a bien le temps
Oh dieu qu'il a bien le temps
Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi
Je lui dirai qu'ici bas tout s'apprend
Le bien le mal et même le bonheur
Qu'il ne perde jamais ses yeux d'enfant
Devant trop de malheurs et de laideur
Qu'il regarde avec son coeur
Je lui dirai d'être sage et prudent
D'aller frôler les glaces et les feux
Qu'il goûte à tout mais sans jamais dépendre
Que trop peut être pire que trop peu
Oh bien pire que trop peu
Et que la vie l'appelle que le monde l'attend
Que la terre est si belle et le ciel est si grand
Qu'il est beau, que je l'aime, qu'il est ma vie, ma joie
Qu'il est un parmi des millions d'humains
Mais bien l'unique pour moi
Je lui dirai les chansons les poèmes
Qu'il n'y a pas d'amour sans histoire
Que le bonheur est un grain que l'on sème
Qu'amour et santé ne s'achètent pas
Et qu'on n'est riche que de ça."
C'est un de ces soirs où le médecin étonné dépose sa trousse, le temps de l'accueillir d'une phrase étonnée : "Tu es déjà là, toi!"
Un soir pour se demander où sont passées toutes ces années, avec l'impression tenace de passer le relais, "vas-y, petit, c'est à toi maintenant."
En sourdine, j'écoute pour la dixième fois en chaîne cette ballade ensorcelante au rude accent québecquois de l'amie Céline et me dis qu'il n'est de plus belle manière de lui souhaiter la bienvenue.
Se bousculent dans ma tête des dizaines d'image de gosses turbulents, les miens, de chutes à vélo, de coups de pieds perdus, d'arcs à flèche, de plaines de jeux urbaines où nous nous réfugions à la recherche d'hypothétiques espaces verts les dimanches matins, bonheurs paisibles d'enfants s'amusant de tout et surtout de rien.
Et brutalement, comme au réveil d'un rêve, un de ces bambins tient lui-même un petit bout de chair tout frèle dans ses bras à lui, le nourrit, l'habille mieux que je ne le fis jamais. On s'aperçoit à ce moment-là que, contrairement à tout ce qui se dit et se lit, l'humanité progresse.
Et que les paroles du chant sonnent bien juste.
CV
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