30 novembre 2023

La faculté d'oubli

 

« Et chaque fois qu’il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s’efface »
                            Lisette Lombé




Oublier, c'est trier. Dégager de l'espace pour des sensations neuves, de nouvelles rencontres, de nouveaux projets. L'anxiété produite par la perte de souvenirs paralyse, alors que c'est une opportunité: garder ceux qui nous sont utiles pour l’avenir, et repousser ceux qui nous empêchent d’être libres et créatifs. Il s’agit de trouver un juste équilibre entre devoir de mémoire et droit à l’oubli. Nul n'a mieux décrit ceci que l'écrivain argentin Jorge Luis Borges, qui imagine Funes, le mémorieux, personnage fascinant en raison de son hypermnésie, mémoire absolue, se souvenant de chaque détail de chaque instant de sa vie, sans le moindre oubli. Cette mémoire totale devient à la fois un don et une malédiction, dans l'incapacité où il se trouve de filtrer ou de hiérarchiser ses souvenirs, submergé par l'énormité de l'information qu'il garde en mémoire. On n'oublie pas, on s'allège.


Lu dans: 
Lisette Lombé, 10ème Arte). À hauteur d’enfant. CotCotCot. 2023. 44 p.
Jorge Luis Borges. Funes, el memorioso (Funes, le mémorieux). Ficciones. publiée pour la première fois en juin 1942 dans La Nación puis en 1944 dans le recueil Fictions .

29 novembre 2023

Hôtels d'étape

"L'Hôtel Moderne est souvent ancien. On y vient par défaut, pas trop loin de la gare, arrivé tardivement quand plus un bar ne bouge, ou tout juste, plus un commerce. (..) On y monte à pied, l'ascenseur est en panne. La chambre donne sur une cour ou sur les toits, un lambeau de quartier, pas grand-chose ; on verra mieux au jour. Le lendemain c'est un grand paysage qui se laisse finalement admirer, la ville est plus facile dès qu'il y a du soleil."

                                        Étienne Fauré



Il est des noms d'hôtel qui sentent le renfermé et l'esprit du coin, l'Hôtel des Alpes au pied des Alpes, l'Hôtel d'Alsace en Alsace, l'Hôtel de l'Arrivée près de la gare, et celui du Départ aussi. Un relent de literie élimée à l'intérieur de la chambre, un parfum de jasmin à l'extérieur de la fenêtre ouverte le matin au lever. Étapes d'une nuit, avant de rassembler ses effets personnels, reprenant les affaires de jour et repliant celles de la nuit, pour retourner au gris ordinaire des jours ouvrables. Toutes images appartenant à un passé désuet, mais dont le souvenir n'est pas désagréable.


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Étienne Faure. Et puis prendre l'air. Collection Blanche. Gallimard. 2020. 136 pages. Extrait p.87


28 novembre 2023

La magie du ciel en soi


"Quand je ferme les yeux je vois
des points brillants      un pan de ciel en moi        et ses milliers d'étoiles.
Si je rouvre les yeux     par une nuit très claire
je fais partie du ciel              qui fait partie de moi."
            Claude Roy. Le Haut Bout. 13 mai 1983


Fermer les yeux: on a le ciel en soi. Les rouvrir: on s'y dissout dans l'infini. Pouvoir des paupières.




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Claude Roy. La fleur du temps. 1983-1987. NRF. Gallimard. 1988. 356 pages.

26 novembre 2023

La petite poêle rouge


 "Je ne crois pas en la prédestination. L'idée ne me plaît pas.. Mais j'ai tout de même parfois l'impression que certains d'entre nous ne peuvent pas faire autre chose que ce qu'ils font. Comme si c'était écrit. Bien que cela ne le soit pas." 
                                Antoine Wauters


C'est l'histoire drôle d'une petite poêle, transmise de génération en génération. Elle m'a fait sourire, et surtout réfléchir. La petite fille interroge sa maman en cuisine: "Maman, pourquoi coupes-tu systématiquement les deux bouts de la saucisse avant de la cuire, alors qu'il ne leur manque rien?" - "Je ne le sais pas , mais on a toujours fait ainsi chez nous. Interroge bonne-mammy, elle le sait sans doute". Bonne-mamy n'en sait pas plus. "Va voir Granny dans sa maison de repos, elle s'en souvient sans doute."  Voila donc la petite-fille, ravivant la mémoire de son ancêtre qui s'esclaffe: "Dis bout'chou, tu ne vas pas me dire que ta maman utilise encore cette vieille petite poêle rouge, si petite qu'une saucisse n'y tenait pas entière, et qu'on n'osait jeter!" De combien de petits poêlons de fonte, ou mieux encore de leur empreinte, nos comportements ne relèvent-ils pas?  



Lu dans:
Antoine Wauters. Le plus court chemin. 2023. 248 pages. Extrait p. 31.

25 novembre 2023

Noces lointaines

 "On peut sortir du ventre d'une femme, on peut être nourrie par elle durant près de vingt ans , on peut vivre sous son toit, dormir toutes les nuits à une cloison d'elle, et ne s'être jamais demandé qui était vraiment cette femme. Qui s'intéresse à ce que sa mère ressent en tant que femme ? Qui se souvient même que sa mère n'a pas toujours été une mère ? Pourquoi faut- il toujours attendre de retomber sur un vieux collier de nouilles peintes en violet pour se rappeler que les mamans aussi sont mortelles ? "

                                    Lisette Lombé


Un de mes amis chers me raconta un jour s'être marié après 25 ans de vie commune. Leurs aînés les conduisirent à l'autel, non plus comme parents mais comme un couple posant un jalon dans leur vie amoureuse. Insolite aux yeux du monde, mais plein de sens: il y a une vie en-dehors de la (m)paternité. Cet ami se reconnaîtra dans ces lignes, étonné qu'un banal et lointain échange de fin de journée de travail puisse ainsi réapparaître, signant son importance symbolique. 



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Lisette Lombé. Eunice. Seuil. 2023. 192 pages

23 novembre 2023

La dernière minute d'un Président

 « Monsieur le Président, vous ne pourrez pas dire que Dallas ne vous aime pas ! »                                             Nellie Connally



60 ans déjà. Dernières paroles adressée au président Kennedy par la femme du gouverneur du Texas, assise devant lui dans sa limousine décapotée, quelques secondes avant qu'il ne soit atteint mortellement par un tireur embusqué dans une ville hostile. L'Histoire a son lot de raccourcis célèbres, qui feraient sourire s'ils ne furent dramatiques. Moins grave, le célèbre "Quand la France s'ennuie" de l'éditorialiste Pierre Viansson Ponté en première page du Monde, quelques jours avant que n'éclatent les émeutes de Mai 68, relevait-il d'une perception erronée de la réalité ou de la prophétie d'un journaliste visionnaire?   



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Maurin Picard. Dallas, jadis « cité de la haine »,   a expié son péché. Le Soir. 22 novembre 2023.

21 novembre 2023

Heureux lombric

 "Les vers de terre sont des pharaons aveugles. Ils prennent le temps de vivre, souverains d’eux-mêmes et maîtres de leur horloge biologique. Fuyant la lumière, ils sillonnent lentement leur royaume, se rétractant et s’allongeant comme des accordéons. Ils ne risquent pas de s’étouffer : ils respirent par la peau. Pour ne manquer de rien, ils entreposent leurs propres déjections et les réingèrent après fermentation. L’hiver, ils hibernent, roulés en boule dans une léthargie profonde. L’été, ils fuient la chaleur et se regroupent dans des chambres au frais, descendant plus profond à mesure que la température du sol augmente. Ils discutaillent en laissant passer la sécheresse." 

                            Gaspard Koenig



Ne dites plus "Heureux comme Dieu en France", dites "Heureux comme un lombric dans son humus." Interpellant roman que cette réflexion insolite sur une génération que la nature en sursis invite à philosopher. Ils ne refont plus le monde comme les générations précédentes, ils le regardent se défaire en tentant de se trouver un rôle dans l'effondrement à venir.



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Gaspard Koenig. Humus. Ed. L'observatoire. 2023. 379 pages

18 novembre 2023

Incertitude à la pointe de l'herbe

 "Parvenu à la pointe de l'herbe, l'insecte a pris son essor parce que arrivé assez haut pour s'envoler, ou bien à cause de l'impasse où il se trouvait ? (..) Certitudes, incertitudes où sont enfermés les insectes. " 

                        Etienne Fauré


Une phrase, deux images. Jacques Brel avec sa guitare quittant la cartonnerie familiale où « il ne se passait jamais rien », pour une hasardeuse carrière à Paris. Le même, une douzaine d'années plus tard à l'Olympia, faisant ses adieux à la scène, revenant saluer à sept reprises près de 2 000 spectateurs debout qui hurlent « Ne nous quitte pas ». Faut-il y trouver une des raisons de l'émotion que le Grand Jacques continue à nous procurer: avoir réalisé ses rêves ?


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Étienne Faure. Et puis prendre l'air. Collection Blanche. Gallimard. 2020. 136 pages. Extrait p.117

17 novembre 2023

Des Juifs, des Arabes et des Noirs

  « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. »

                    Frantz Fanon  [en parlant à ses lecteurs noirs]

                   


Modeste réflexion à méditer quand la presse nous livre les propos indignes d'un président de parti sur la communauté tzigane. On ne peut évoquer le simple accident de langage quand la même personne se plaignait, après avoir visité Molenbeek, "qu'on ne se sentait plus chez nous dans ce quartier". Après les Roms serait-ce de nous qu'il parle?



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Frantz Fanon cité dans: Chems-Eddine Hafizest, avocat et recteur de la Grande Mosquée de Paris. C’est l’heure du choix : pas entre les musulmans et les juifs, mais entre l’humanisme et l’horreur. Le Monde. 14 novembre 2023. Extrait p. 32

16 novembre 2023

Pépites à vivre

 "La vie était-elle donc revenue? (..)  Ces événements constituaient bien plus que des distractions et engendraient plus que de la sympathie ; c'était une rédemption, une résurrection du monde lui-même, un soulèvement et une prodigieuse rêverie, la sensation d'un merveilleux bien réel qui restituait à tous les êtres et à toutes les choses leur irremplaçable présence : un chat au soleil, un enfant, un verger; plus tard des morceaux de terre cuite sur la côte bretonne, une nuée de chardonnerets, un tas de betteraves ; de la ferraille abandonnée, une échelle oubliée ; une chapelle en ruine, un jardin. (..) Lorsque je songeais alors à ces petits bonheurs, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger. Étaient-ils les signes avant-coureurs d'un grand réveil, annonçant comme la colombe de l'arche la fin du déluge ? Ou s'agissait-il au contraire des traces laissées par les retardataires d'un monde qui avaient plié bagage et qui s'en allaient ? (..) Je ne saurais répondre aujourd'hui; je ne suis convaincu de rien, sinon que ces apparitions m'auront aidé à aller de l'avant, à goûter à nouveau à l'existence et, sur fond d'une insaisissable mélancolie, à m'émerveiller de tout ce qui s'y attache." 

                                            Jean Prod'Hom



Apprendre à cultiver ces minuscules plaisirs qui sont du soleil quand il boude. Dans le désordre, à chacun sa préférence: la première cigarette du jour, la baguette chaude du boulanger au coin de la rue,  la toile ôtée de la cage du canari qui se réveille en chantant, la fenêtre qu'on ouvre sur le jardin ensommeillé, le premier angélus du jour de la collégiale proche, l'odeur du café fraîchement torréfié. Rien qui coûte, des pépites.


Lu dans:
Jean Prod'Hom. Elargir les seuils. Petite bibliothèque de spiritualité. Labor et Fides. 2023. 110 pages. Extrait p. 84, 85


15 novembre 2023

Une beauté

 "L'automne est une demeure d'or et de pluie."  

                            Jacques Chassex

       



Les paysages nimbés de pluie de ces derniers jours nous offrent des images magnifiques, suggérant plus qu'ils ne montrent, jetant un voile pudique entre la réalité et la perception qu'on en a. Toile impressionniste que le vent fait frissonner, nous rappelant que ce paysage loin d'être une nature morte est en vie. Ailleurs, dans les Hauts-de-France (anciennement Nord-Pas-de-Calais-Picardie), s'étend la lagune d'une beauté dramatique. Il n'est rien qui n'ait son contraire, tout est vrai simultanément, la beauté et la désolation, le bonheur et son malheur, l'espoir et la désespérance.


13 novembre 2023

Le remède aux insomnies

 "En prévision de la vie sans téléphone, j’ai acheté dans un bazar indien de la rue du Faubourg-Saint-Denis un gros réveil de cuisine – le modèle le plus primitif et le moins cher, celui qui fait tic-tac. Je l’ai réglé sur 4 heures et quart mais à 4 heures et quart je suis depuis longtemps réveillé, en fait j’ai à peine dormi. Charles de Foucauld, lorsqu’il se réveillait la nuit, peu importe à quelle heure, avait pour principe de se lever et de considérer que la journée était commencée – façon radicale de traiter l’insomnie. Sans en avoir toujours le courage, j’essaie de faire comme lui. "

                    Emmanuel Carrère.


Il avait quelque chose de fascinant. Délégué par une firme pharmaceutique depuis une trentaine d'années, il arguait que la majorité de nos problèmes sont liés à une inadaptation de nos comportements, nous lever tous à la même heure pour nous retrouver dans les mêmes bouchons, les mêmes files au resto, les somnolences après les repas trop lourds, les insomnies de soirées arrosées. Tellement convaincant qu'on lui aurait cédé la place du docteur. Comme à regret, il rappelait ensuite rapidement la liste de ses produits "qui n'ont rien de plus que leurs concurrents je le concède, mais c'est mon métier de vous les rappeler." Amusés, on prescrivait ses spécialités sans plus de conviction, mais avec sympathie. Les experts en marketing repasseront.


Lu dans:
Emmanuel Carrère. Yoga. POL Editeur. 2020. 386 pages. Extrait p.16

11 novembre 2023

Mort trop tôt

 "Dans une guerre, la victoire même est une défaite."

                                Alice Ferney



Augustin Trébuchon, tué le 11 novembre 1918 à 10 h 55 du matin, quelques minutes avant l'armistice, est considéré comme le dernier soldat français mort au combat de la Première Guerre mondiale. La mention de son décès est antidatée au 10 novembre comme pour les autres Français morts le 11 novembre 1918  car il n'était tout simplement pas possible de mourir pour la France le jour de la victoire.  Est-il possible de célébrer le silence des armes quand, un siècle plus tard retentissent tant et plus les déflagrations des missiles, de l'artillerie et des drones? Sinistre calcul de ces victimes des deux camps tués un jour, une semaine ou une année trop tôt avant que survienne la seule solution durable possible à cet interminable conflit, la paix. Aucune guerre n'est éternelle, mais qu'il est triste de mourir pour rien quelques minutes avant l’armistice.



Lu dans:
Alice Ferney. Dans la guerre. Actes Sud. 2005. 481 pages
Jean-Dominique Merchet. 11 novembre 1918 : Vrigne-Meuse, la bataille de trop. Libération. 11 novembre 2008

09 novembre 2023

La rumeur du lever

 "Près de la rivière où je m'assois, sur les bords de l'étang au pied d'un saule, d'un aulne ou d'un bouleau, j'écoute les fleurs qui y vivent respirer et prendre leur aise. Elles n'hésitent pas à empiéter sur le territoire de leurs voisins, papillons, sentiers, nuages qui les accueillent en leur faisant un peu de place. Je les observe s'ébrouer et se déplier, se cacher, s'étirer, danser. Elles paradent sans justification ni explication, et je m'émerveille du mélange de sérieux et d'insouciance qui les anime ; non pas le sérieux qui pèse ni l'insouciance qui dissipe, mais l'insouciance et le sérieux qui s'associent sur le visage des enfants lorsqu'ils jouent. La manière qu'elles ont d'exister, sans hâte, de s'exposer et de se dérober me bouleverse. " 

                                Jean Prod'Hom



Ce silence amélioré ne serait-il désormais que souvenir d'enfance? Au lever ce matin, la paix de la nuit est rapidement rompue par des couches de bruits superposés. D'abord celui d'un organisme qui s'éveille dans  une maison qui s'ébroue, feulements de portes, sons de salle d'eau, bouilloire annonçant le café. Plus rugueux, venant de l'extérieur proche, les chocs sourds des travaux de voirie dans la rue, une mobylette, une ambulance, un bus qui assure sa navette. Dans le lointain, rassurant par sa régularité, l'appel du train assurant la ligne Bruxelles-Ostende. Et tout au loin, les jours où un vent favorable nous l'apporte, la rumeur sourde et continue du Ring entourant la capitale, charriant la vie des gens qui se rendent au travail comme circule le sang dans nos artères, grondement indistinct comme une rumeur, sans hauts ni bas, le son du labeur d'une journée qui s'ébroue.


Lu dans:
Jean Prod'Hom. Elargir les seuils. Petite bibliothèque de spiritualité. Labor et Fides. 2023. 110 pages. Extrait p. 10

06 novembre 2023

Les oubliés de la Saint Sylvestre

 "Il est né le 31 décembre 1999. Ce jour-là, les gens ne pensent qu'au réveillon, jamais à son anniversaire. Alors, depuis deux ans, il a décidé de le fêter le 28 avril où il n'y a jamais rien, ni congé, ni conférence pédagogique, ni grève."

                    Geneviève Damas


Notre troisième fils, né un 2 janvier, pourrait se reconnaître dans cette note amusée (?) de Geneviève Damas. Comment fêter après le Fête? Les vidanges de la veille ne sont pas encore rangées, les serpentins trainaillent aux lustres, il reste toujours une queue de visite familiale à effectuer...  Comme d'autres se débaptisent, on pourrait comprendre que ces infortunés nés la veille, ou le lendemain, de la Saint Sylvestre déplacent leur date anniversaire en un coin perdu de l'année. 


Lu dans:
Geneviève Damas. Jacky. NRF Gallimard. 2021. 160 pages. Extrait p.38

04 novembre 2023

Au fond d'une tisane

 "Je redescendrai le chemin de la journée
de peur d'avoir laissé quelque chose derrière moi.
Je n'ai pas le moyen de rien perdre, car je voudrais ne pas vieillir,
mais simplement mûrir de toutes mes années."
                        Philippe Jaccottet




Mourir, la belle affaire, mais vieillir... On apprécie la poésie douce-amère de Philippe Jaccotet, tout en souriant avec Jacques Brel "mourir de se dissoudre, de se racrapoter, mourir insignifiant au fond d'une tisane, entre un médicament et un fruit qui se fane." Le premier est décédé couvert d'honneurs à l'âge de 95 ans, alors que le Grand Jacques écrit en référence à sa propre vie puisque lors de l'enregistrement de l'album il sait qu'il est condamné à court terme " mourir face au cancer/ par arrêt de l'arbitre ." Il mourra à 49 ans.


Lu dans:
Philippe Jaccottet. L'effraie et autres poésies. NRF Gallimard. 1979. 61 pages
Gérard Jouannest, Jacques Brel, Marcel Azzola. Vieillir, in Les Marquises, treizième et dernier album studio de Jacques Brel. 1977. Barclay.