30 octobre 2007

La fumée que le vent dissipe

"J'ai eu des maîtres éminents.
Je me suis réjoui de mes progrès,
de mes
triomphes.
Quand j' évoque le savant que j'étais,
je le compare à l'eau
qui prend la forme du vase
et à la fumée que le vent dissipe."

Omar Khayyam. Les Robaiyat.

Voilà un an , je découvrais incidemment sur la table d'une vieille patiente fort digne les Robaiyat (Quatrains) d'Omar Khayyam, poète philosophe mathématicien érudit ayant vécu autour de l'an mil. Son nom signifie le dissipateur de biens, expression qui dans la terminologie soufie est attribuée à "celui qui distribue ou ignore les biens du monde constituant un fardeau dans le voyage qu'il entreprend sur le sentier soufi" (Omar Ali-Shah). Je ne le connaissais guère, ma patiente avait reçu le livre de son directeur d'école de secrétariat il y a de fort longues années. "Je le relis, il me console de mon actuelle infortune." Elle est morte récemment et le livre m'est revenu ce matin, précieux entre tous. Je le redécouvre et m'en délecte, comme d'un ami cher qui me partagerait ses errances à notre époque.

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