Coran, Muhammad, XLVII; 15
Le hasard de mes lectures d'été me fait découvrir deux descriptions du paradis telles que Jean Claude Guillebaud les reprend dans son gros ouvrage "La tyrannie du plaisir". La première est celle de l'existence post mortcm et du paradis que propose l'islam. Il est peuplé de créatures fabuleuses - les houris - au corps de safran, de musc, d'ambre et de camphre; créatures sensuelles au « sexe appétissant» qui sont à la libre disposition de l'élu. C'est dans les textes du fameux Suyûti (Cheikh Jalal Addin alSuyûti, Kitâb al duraI' al h' isân jïl ba'thi wa na' â imiljinân, XII"- XIII" siècle), qu'on trouve les descriptions les plus saisissantes de ce « paradis de l'érection de quatre vingts ans et de l'orgasme infini ». « Au paradis, on embellit de jour en jour, écrit Suyûti. L'appétit est centuplé. On mange et on boit à volonté. La puissance génésique de l'homme est elle aussi multipliée. On fait l'amour tout comme sur terre mais chaque jouissance se prolonge, se prolonge, et dure quatre-vingts ans. [...] Chaque fois, ajoute Suyûti, que l'on couche avec une houri on la trouve vierge. D'ailleurs la verge de l'élu ne se replie jamais. L'érection est éternelle. A chaque coït correspond un plaisir, une sensation délicieuse, tellement inouïe en ce bas monde que si on l'y éprouvait on tomberait évanoui (1). »
Cette vision explicitement voluptueuse de la vie éternelle proposée par l'islam est à comparer avec celle, désincarnée et strictement spirituelle, du paradis chrétien, ou encore avec cette austère description de l'au-delà donnée dans le Talmud. «Il n'y a dans le monde futur ni manger ni boire, ni procréation ni commerce, ni jalousie, nihaine, ni concurrence, mais les justes sont assis, leur diadème sur la tête, et jouissent de l'éclat de la présence divine. [...] Quelque chose est promis, mais ce quelque chose est caché (2). »
Sources : 1. Abdelwahab Bouhdiba, La Sexualité en Islam, op. cit. 2. Cité par Josy Eisenberg, in Maryse Choisy, La Survie après la mort, Labergerie, 1967.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire