27 avril 2007

sagesse des livres non lus

"Au plus grand de tous, le chef Tsuno, il arrivait de n'extraire d'un gigantesque saumon qu'un seul petit morceau en apparence dérisoire. En la matière, de fait, la prolixité ne signifie rien, la perfection ordonne tout. Une petite parcelle de matière fraîche, seule, nue, crue: parfaite."

Muriel Barbery. Une gourmandise.

C'est l'histoire simple d'un critique gastronome réputé, en fin d'existence. Il est à la recherche d'une saveur, anciennement rencontrée, source d'un plaisir intense qu'il aimerait revivre une fois au moins avant de mourir. Sa quête le mène de lieux de bouche renommés en restaurants qu'il a visités jadis pour son travail. Ce soir , il nous fait découvrir les charmes subtils de la cuisine japonaise, belle allégorie de l'existence humaine: on met tant de temps à découvrir ce qui en nous est le lieu du meilleur, qu'on ne partagera qu'en de rares circonstances. Encore faut-il le découvrir, comme le suggère Françoise Houdart dans son dernier roman (Bastida) "Que faire de ce que nous ignorions de nous-mêmes quand nous le découvrons?"

Si nous faisions un expérience? Je suis sous le charme du magistral essai de Pierre Bayard "Comment parler des livres qu'on n'a pas lus?" En cinq billets, une petite semaine, je vous ferai découvrir le roman de Muriel Barbery "Une gourmandise": vous pourrez en parler avec d'autres qui eux non plus ne l'ont pas lu avec une maîtrise rare.

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