"Pourquoi sommes-nous donc à ce point gagnés par le bien-être dès que nous abordons et séjournons, ne fût-ce que pour quelques heures, dans les îles?
Ossip Mandelstam déclare, dans Le Sceau égyptien, que c'est parce qu'il ne s'y ouvre que des chemins courts et limités qui n'offrent plus «l'infini de leur liberté négative» !
Il est vrai que nous n'y sommes plus perpétuellement tenaillés par l'anxiété des choix comme c'est le cas aux différents carrefours du vaste monde ...
Il semble, en effet, que cette exaltation microcosmique nous saisisse dès l'instant où nous posons le pied sur ces «bouts du monde» repliés sur eux-mêmes, ces monades géographiques. Nous redécouvrons, oubliés depuis l'enfance, les multiples et riches ressources de l'immédiat, les trésors anciennement enfouis de nous¬mêmes, des dimensions à nos mesures.
En bref, nous renouons avec cette évidence que bien souvent l'existence gagne à se restreindre!"
Petit traité de la désinvolture . Denis Grozdanovitch.
22 janvier 2007
tant qu'il y aura des îles
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