"On se défait d'une névrose, on ne se guérit pas de soi."
Coché et souligné par Paul Celan dans son exemplaire de "Les Mots" de JP Sartre. Pénétrer dans la bibliothèque d'un autre peut être indiscret, surtout s'il est décédé. Comme le disait Sartre, cela revient à feuilleter le mort.
La galette des Rois signe bien la fin de la trève. A gros goulots, la vie et ses masques grimaçants à la Ensor a reconquis la salle d'attente. On sourit parfois, comme à l'histoire de ce réveillon gâché par la découverte d'une carapace de homard totalement vide dans son assiette. Infortuné convive, dont le chemin croisa la route d'un homard buissonnier ayant décidé de mettre la phrase de Sartre en application en se débarrassant in extenso de sa carapace qu'il pend au clou. J'imagine le homard , nu comme un ver, recommençant sa vie et se riant du bon tour qu'il vient de jouer aux pêcheurs et aux traiteurs.
D'autres récits de tranches de vie survenus ces derniers jours font moins sourire: le jus de l'existence quotidienne possède un goût bien amer pour certains, et certains décors de cauchemars peints par Bosch ou Goya sont pipi de chat comparés à ce d'aucuns vivent dans la "réelle réalité" durant ce qu'on persiste à nommer "les fêtes". En raconter les détails serait à la fois cruel et indiscret, mais expliquerait pourquoi ce soir j'ai le bourdon en tête et une vague nausée au coeur. Non, la vie ne possède pas la même saveur pour tous, et que l'homme fût le meilleur artisan possible de son propre malheur dans bien des cas n'ôte rien à ce constat: dans la galette du prince partagée ce samedi, certains ne sont pas nés pour croquer la fève et j'en connais beaucoup qui aimeraient guérir d'eux-mêmes.
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