"Une ode permanente et vivante à la brioche du dimanche matin lorsque, engourdis mais heureux de ce jour de repos qui commence, nous enfilons un vieux chandail confortable et descendons préparer du café en surveillant du coin de l'œil la boule brune qui repose sur la table. On se sent délicieusement mal réveillés, on jouit encore quelques instants, dans le silence, de n'être pas soumis à la loi du travail, on se frotte les yeux avec de la sympathie pour soi-même et, quand monte l'odeur palpable du café chaud, on s'assied enfin devant son bol fumant, on presse amicalement la brioche qui se déchire doucement, on en traîne un morceau dans l'assiette de sucre en poudre, au centre de la table, et, les yeux mi-clos, on reconnaît sans se le dire la tonalité douce-amère du bonheur."
Muriel Barbery . Une friandise. (5)
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