"Simon alla préparer le dîner. Puis il sortit un moment dans le jardin. Pippa n’attendait que ça. Le bonheur d’être vivant, ça doit être quelque chose de ce genre, songea Simon, courir joyeusement après un bâton et le ramener à quelqu’un qui vous aime."
Francis Dannemark
On peut imaginer voir se croiser des auteurs que rien n'aurait dû
rapprocher. Francis Dannemark et Su DongPo par exemple, poète de
l'an mil, décrivant l'amitié que lui porte son chien "Museau Noir,
que j'ai de la chance d'être ton maître! / quand je t'ai annoncé que
nous retournions au Nord / tu as remué la queue et dansé de joie /
et fait la ronde autour des enfants. / Tu dis merci du museau /
puisque le Ciel te refuse la parole / J'ai envie de te confier une
lettre à porter. " D'un lointain passé heureux, surgit notre Golden
retriever, unique chien qui ait partagé notre vie de famille. Il
avait 6 maîtres et pas de maître, il puait, ne nageait que dans
l'eau sale, ne tolérait pas qu'on le lave, et surtout savait nous
faire rire. Ses galipettes, tourner sur soi-même pour s'attraper la
queue, s'enfuir au rappel de retour de promenade, mendier les
couennes et accueillir les visiteurs du soir comme s'ils étaient
uniques au monde nous apprirent que le bonheur tient en peu de
choses: se faire plaisir et faire plaisir, faire rire, s'ébrouer,
faire le bon chien, donner l'illusion au maître qu'il est important
et n'en faire qu'à sa tête. Et si un ami soupire qu'il mène "une vie
de chien", félicitez-le d'avoir fait un si bon choix.
Lu dans:
Su Dongpo 1037-1101, repris pas Claude Roy dans L'ami qui venait de l'An Mil. Gallimard. Coll. L'Un et l'Autre. 1994. 176 pages.
Francis Dannemark. La misère se porte bien. Kyrielle 2020. 322 pages. Extrait p.265. Tirage limité disponible uniquement chez l'auteur francis.dannemark@gmail.com
Un bel article de Jean-Claude Vantroyen dans le supplément Livres du Soir de ce weekend présente le dernier ouvrage de F. Dannemark. "Une comédie qui montre qu’on peut parler d’amour, d’amitié, de dignité sans pour cela posséder de magnifiques limousines, des yachts et des somptueuses villas au bord de la mer. Une comédie surtout qui indique qu’il faut prendre son temps, que la précipitation est toujours malvenue, qu’il faut vivre au rythme des couleurs des saisons, comme la nature. C’est un éloge de la lenteur, ce roman. Et un éloge de la tendresse. Et on se sent heureux de le lire." Rencontre avec l'auteur ce 26 décembre, de 14h à 17h, la librairie La Licorne (715, chaussée d'Alsemberg à Uccle)
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