"Il y a une expression en japonais, "aji zvo mukae ni iku", qui pourrait se traduire par "aller chercher un goût". En cas de rencontre véritable entre deux ingrédients, il arrive que l'un "aille chercher le goût" de l'autre, pour en extraire la meilleure part. Pour peu que l'échange soit mutuel, on pourra découvrir une saveur qui n'existait pas tant que les ingrédients menaient leur vie séparément."
Ryoko Sekiguchi
Dans l'instant me reviennent ces paroles des années 70, cent fois
égrenées sur les cordes de nos guitares, "je ne sais pas ou tu
commences, tu ne sais pas ou je finis" (Moustaki). Qu'une méditation sur
l'art de l'assiette puisse déboucher sur la mystérieuse alchimie de
l'amour humain confirme, si besoin en était, que "la cuisine japonaise
n'est pas chose qui se mange, mais qui se médite" (Tanizaki).
Lu dans:
Ryoko Sekiguchi. Nagori. La nostalgie de la saison qui vient de nous quitter. P.O.L. 2018. Folio 6776. 142 pages. Extrait p.70
Ryoko Sekiguchi. Nagori. La nostalgie de la saison qui vient de nous quitter. P.O.L. 2018. Folio 6776. 142 pages. Extrait p.70
Tanizaki Junichiro. Éloge de l'ombre. Paris. Publications orientalistes de France. 1993.
Georges Moustaki. Je ne sais pas où tu commences. Master Serie. 1972
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