"Au bord d'un ruisseau capté et conduit jusqu'au cloître via les roches — une source qui coule discrètement toute l'année —, il passe en revue son passé, les écueils, ravissements, aspirations d'antan. L'eau coule et traverse le monastère puis ressort côté sud (..) gardant l'écho intact, quel que soit l'âge, de la voix et des mots qu'elle porte."
Etienne Faure
Une vie passe, au bord d'un ruisseau qui traverse un cloître
silencieux. J'écoute son ruissellement, qui réveille les sons de mon
enfance, la voix de mes parents et de mes amis perdus, les projets de
mes enfants et les rires de leurs propres enfants. L'eau vive
m'éclabousse au passage, moqueuse : qui est ce vieil homme qui nous
contemple, on dirait un enfant. Ruisseau changeant, aux mille visages
qui m'accompagnèrent dès ma naissance, vieil enfant aux traits burinés
par ces mille rencontres, et à qui je répète inlassablement: bonjour,
vous souvenez-vous? c'est moi.
Lu dans:
Étienne Faure. Et puis prendre l'air. Collection Blanche. Gallimard. 2020. 136 pages. Extrait p.58
Étienne Faure. Et puis prendre l'air. Collection Blanche. Gallimard. 2020. 136 pages. Extrait p.58
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