31 octobre 2020

Dernière fête pour les yeux

 

"Un grand vent chaud en novembre, les feuilles de saule jaunes tournoient autour de cent moutons blancs. Ce monde va s’endormir." 
            Jim Harrison.



Émerveillement ce matin au lever. Le salon inondé de soleil et de blondeur des Gingko Biloba de la rue. Surprise appréciée après une semaine de pluie, de vent et de brouillard. Le regard se promène, bondit d'arbre en arbre, enchanté et rêveur devant cette nature qui resplendit dans son agonie. De la cime au sol jonché de feuilles craquantes, l'arrière-saison invite la palette du peintre à faire chanter les dernières heures précédant les feux dans l'âtre, les frimas et le retour des mitaines. On en oublierait presque la séquence insolite d'un calendrier moqueur : 30/31/1/2/confinement/halloween/toussaint/jour des morts, va pour le moral. Record de file battu en Île-de-France hier: plus de 700 kilomètres de ralentissements cumulés, quittant précipitamment la ville, comportement insolite en fin de vacances scolaires. Scrutant les habitants de ma rue, je n'en distingue guère qui soient sur le départ, et d'ailleurs où iraient-ils? Il leur reste heureusement la beauté temporaire et partagée d'un bel automne.


Lu dans:
Jim Harrison. Une heure de jour en moins. Trad. Brice Matthieussent. Flammarion. Littérature étrangère. 2012. 200 pages. 

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