"Autre chose : la pauvreté, je l’ai compris ici, ce n’est pas la misère. Et la pauvreté peut être digne. Paisible. Heureuse. Tu sais, je pense parfois à tout ce que j’avais il y a quelques années, je n’étais pas riche comme tu l’as été, bien sûr, loin, très loin de là, mais il y avait une belle maison, des meubles design, deux voitures blinquantes, des vacances au soleil, les dîners avec les amis – les amis-clients d’Élisabeth… –, les fêtes, les vêtements qu’on ne porte qu’une fois, des bibliothèques croulant sous les livres, les chevaux, que sais-je encore ? Et de tout cela, rien, vraiment rien ne me manque, crois-moi. Et surtout pas les soucis qui allaient avec. La fatigue. Les emprunts. Les assurances. Les impôts. Les mille paperasses. La gestion quotidienne en forme de lente marée noire s’infiltrant dans le moindre repli de la vie…"
Francis Dannemark
Lu dans:
Francis Dannemark. La misère se porte bien. Kyrielle 2020. 322 pages. Extrait p.184
Francis Dannemark. La misère se porte bien. Kyrielle 2020. 322 pages. Extrait p.184
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