"Vos mères vous ont dit que les phares sont là pour éclairer l'océan; n'en croyez rien, ils sont là pour dire aux marins où ils sont."
On prête la phrase à Tabarly, qui tenait ces mots de son
professeur de navigation. Un marin perdu est un naufragé en
puissance, et les gardiens de phare n'ont eu de cesse au fil des
siècles de conquérir, voire d'apprivoiser ces cailloux isolés et
massacrés par les déferlantes. Ici comme ailleurs, la machine a
progressivement remplacé l'être humain, et la présence rassurante
pour les marins d'un homme, oublié comme eux au milieu de la
tourmente des flots déchaînés, se fait rare: si les phares guident
toujours les navigateurs, le plus souvent ils n'abritent plus de
gardien. Il demeure que l'image est belle, de ces hommes perdus
dans la détresse s'accrochant au fanal lointain près duquel il
devinent un autre homme, affrontant les mêmes vents et les mêmes
vagues.
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