"Une fois la route tracée, on ne peut pas ne plus poursuivre."
A. de Saint-Exupéry. Vol de nuit
Un pilote ne répond pas, perdu dans la tempête au-dessus de la
Patagonie après avoir épuisé ses ressources de carburant. Un
silence de mort se répand sur le petit aéroport. Mais la vie
continue, au même moment le courrier d'Asuncion signale qu'il va
atterrir. Même aux pires heures, un vol heureux annonçe par ses
télégrammes mille autres vols aussi heureux. On n'a pas de
cyclones toutes les nuits. (..) Victoire, défaite, ces mots n'ont
point de sens. La vie est au-dessous de ces images, et déjà
en prépare de nouvelles. Une victoire affaiblit un peuple, une
défaite en réveille un autre. (..) Dans cinq minutes les postes de
T. S. F. auront alerté les escales. Sur quinze mille kilomètres le
frémissement de la vie aura résolu tous les problèmes. Déjà un
chant d'orgue monte : l'avion d'Asuncion pointe à l'horizon.
Certains soirs, on a besoin de relire pareilles lignes, qui paraissent écrites pour demain.
Lu dans:
Antoine de Saint-Exupéry. Vol de Nuit. Préface d'André Gide. Prix Femina (1931). Gallimard 1931. 178 pages. Extrait p.174
Antoine de Saint-Exupéry. Vol de Nuit. Préface d'André Gide. Prix Femina (1931). Gallimard 1931. 178 pages. Extrait p.174
1 commentaire:
Alors,bonne nouvelle journée...
Nicmo
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