01 novembre 2013

Life goes on


Amour      je m'éloigne
le navire de ma vie poursuit son voyage       seul 
je guette un au revoir de la main
et ne vois qu'une image qui se brouille
sans ce feu d'artifice
étourdissant       de plaisir et d'amour
que tu suscitais en moi
et progressent les mois        interminables
s'accumulent les souvenirs    sans que tu y soies
le peu de toi qui me reste        comme une eau
s'écoule entre mes mains
pardonne-moi, mon amour      j'ai mal
mais ne puis t'emmener
comme si je te trompais
à chaque lever de soleil         au retour de la pleine lune
la vie continue        disent-ils
et moi je m'éloigne             de toi
comme s'estompe      le sepia d'une photo ancienne
   Marah        Leaving you behind

    My love, I am leaving you behind.
    The ship of my life sails on.
     I cannot wave goodbye,
     And the image I conjure of you
     Blurs in my mind without the sparkle
    Of ideas and fun and love
     That shot from you like fireworks.

     As I plod through the year
     A growing pile of memories
     Are filed without you,
     And what I hold of you
     Trickles like water from my hands.
     Forgive me, love. I ache
     But cannot take you with me.
     This betrayal is as certain
     As sunrise or the next full moon,
     Life goes on, they say,
     So I leave you behind
     And like an old photograph, you fade.


Texte superbe, écrit par une consoeur généraliste (Rutland, UK) quelques mois après le décès de son mari. "Quand les souvenirs s'estompent, l'écriture est une manière de leur redonner vie, écrit-elle en exergue, et de permettre au survivant de poursuivre sa route". 
On ne peut savoir où on va si on oublie d'où on vient, et la Toussaint qui se fête aujourd'hui est là pour nous le rappeler. Merci à Paulette Dumas pour sa superbe traduction, si sensible et magnifiant la beauté du texte anglais. 

Lu dans :
Marah. Leaving you behind. Hektoen International Journal. Volume 3, Issue 2 - May 2011. Trad. P.Dumas

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