"Il adorait son métier et le faisait bien. Il adorait la vie et vivait bien. Ainsi il était d'accord avec lui-même."
J.Kessel, évoquant Emile Lécrivain, pilote dans l'Aéropostale
Une à deux fois par an, je traverse la ville pour confier ma
vieille moto Honda Nighthawk 1988 aux bons soins de l'artisan qui
lui permet de traverser les années sans encombre. Je ne connais
pas mécanicien plus imprégné de sagesse, de sérénité et de compétence
modeste que cet éternel adolescent qui posséda un exemplaire
similaire à la mienne à 18 ans et lui voue une affection
particulière. Point d'enseigne en façade, ni local de réception ni
hall de vente de modèles neufs: il entretient ce qu'on lui confie,
et cela lui suffit. Il sourit quand on lui demande la raison de
tant de modestie, l'absence d'enseigne ou de publicité racoleuse: je
vis bien, le bouche-à-oreille fonctionne, je travaille à mon
rythme, les clients sont heureux, que souhaiter de plus? La vie
peut être simple.
Lu dans:
Joseph Kessel. Vent de sable (1929). 1966. Coll. Folio 3004. 181 pages. Extrait p. 61
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