"LUI: Qu'est-ce que tu appelles être d'une moralité douteuse?
ELLE (d'un ton très léger) : Douter de la morale des autres."
M. Duras
Il faut relire Duras l'écorchée, l'impertinente. L'envie m'a
pris la semaine passée de me replonger dans le scénario de
"Hiroshima mon amour", et son récit écrit au scalpel d'une toute
jeune fille amoureuse d'un garçon, mais à la mauvaise période, au
mauvais endroit, d'une mauvaise nationalité. A la fin de la
guerre, elle
sera tondue, et cachée par sa mère dans une cave, coupable. "Un
jour, ma mère est arrivée pour me nourrir, comme elle faisait
d'habitude. Elle m'a annoncé que le moment était venu de m'en
aller. Elle m'a donné de l'argent. Je suis partie pour Paris à
bicyclette. La route était longue mais il faisait chaud. L'été.
Quand je suis arrivée à Paris, le surlendemain matin, le mot
Hiroshima était sur tous les journaux. C'était une nouvelle
sensationnelle. Mes cheveux avaient atteint une longueur décente.
Personne ne fut tondu." La culpabilité a des fluctuances.
Lu dans:
Marguerite Duras. Hiroshima mon amour. Gallimard 1960. Folio 9. 157 pages. Extraits pp. 55, 150.
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