"Plagier quelqu'un, c'est reconnaître à un travail une estime que l'on dénie à son auteur."
David Van Reybrouck
Maurice Maeterlinck, qui fut "notre" Prix Nobel de littérature en
début de XXème siècle, connut des pages moins glorieuses en fin de
vie. Son dernier ouvrage consacré à la vie des termites s'inspira
largement, sans le citer, des travaux d'Eugène Marais,
entomologiste discret né en 1871 près de Prétoria. Le plagiat de
son œuvre par un auteur européen mondialement célèbre le toucha au
plus profond, ce qu'il releva avec élégance: "Le célèbre écrivain
belge m'a fait le grand honneur d'utiliser mes travaux, mais sans
avoir la courtoisie de citer ses sources, comme il est d'usage en
pareil cas". Meurtri, reconnu par ses pairs sud-africains mais
guère au-delà, il nota dans ses carnets qu'"être victime de
plagiat est autrement plus grave que de ne pas être reconnu sur le
plan scientifique. " Tout le monde n'a pas la chance d'être Coco
Channel qui répétait: "copiez-moi, copiez-moi, j'en créerai
d'autres plus belles encore."
Lu dans :
David Van Reybrouck. Le Fléau. Actes Sud Littérature. Lettres néerlandaises. 2008. 416 pages. Extrait p.344. Traduit du néerlandais par Pierre-Marie FINKELSTEIN. Extraits pages 16, 139.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire