21 octobre 2013

Quand le maître copie

"Plagier quelqu'un, c'est reconnaître à un travail une estime que l'on dénie à son auteur."
David Van Reybrouck

Maurice Maeterlinck, qui fut "notre" Prix Nobel de littérature en début de XXème siècle, connut des pages moins glorieuses en fin de vie. Son dernier ouvrage consacré à la vie des termites s'inspira largement, sans le citer, des travaux d'Eugène Marais, entomologiste discret né en 1871 près de Prétoria. Le plagiat de son œuvre par un auteur européen mondialement célèbre le toucha au plus profond, ce qu'il releva avec élégance: "Le célèbre écrivain belge m'a fait le grand honneur d'utiliser mes travaux, mais sans avoir la courtoisie de citer ses sources, comme il est d'usage en pareil cas". Meurtri, reconnu par ses pairs sud-africains mais guère au-delà, il nota dans ses carnets qu'"être victime de plagiat est autrement plus grave que de ne pas être reconnu sur le plan scientifique. "  Tout le monde n'a pas la chance d'être Coco Channel qui répétait: "copiez-moi, copiez-moi, j'en créerai d'autres plus belles encore." 


 
Lu dans :
David Van Reybrouck. Le Fléau. Actes Sud Littérature. Lettres néerlandaises. 2008. 416 pages. Extrait p.344. Traduit du néerlandais par Pierre-Marie FINKELSTEIN. Extraits pages 16, 139.       

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