30 octobre 2013

On se cherche, papa

"Perdre un père, qu’il soit égaré ou pirate, c’est toujours quitter l’enfance."
Cali et Quarello

"Seul, assis à la table du petit-déjeuner et trempant sa tartine dans son bol de chocolat chaud, un petit garçon dirige son regard inquiet vers le bol fumant, le journal et la place vide de son père. “Ce matin, j’ai perdu mon papa”, déclare­-t­-il tout de go. Il se rend alors au bureau des papas perdus et apprend qu’il y arrive chaque jour une trentaine de papas, en plus ou moins bon état. Avec un peu de chance, les enfants viennent les chercher le jour même mais certains, paraît-il, sont là depuis la préhistoire. En atteste ce dessin d’hommes préhistoriques, barbus et poilus comme il se doit, en train de jouer aux osselets. Il y a aussi les papas qui pleurent, les papas rayés, les barbus qui mâchent des chewing-gums. Une fois par an, tous sortent en forêt. Dans la galerie de portraits proposés par Eric Veillé et Pauline Martin, on trouvera le papa qui vient de Strasbourg avec la coiffe ad hoc ou celui qui a toujours l’air de sortir du bain. Mais ce qui compte, chacun en conviendra, c’est de retrouver son papa à soi. "

Après Stromae qui cherche son papa, ce "sacré papa / Dis-moi où es-tu caché ? / Ça doit, faire au moins mille fois que j'ai / Compté mes doigts / " , deux albums pour enfants se lancent également à la recherche des papas perdus, avec des canevas différents certes mais une petite musique identique. A l'image du Grand Commandeur s'est substituée l'image estompée d'un père plus tendre, plus gauche, parfois incertain de lui-même, mais pourtant si nécessaire. Qu'il soit perdu ou pas, entre Halloween et le Jour des morts, la période est propice à ce genre d'évocation, pourquoi s'en priver? 


Lu dans:
Laurence Bertels. Au pays des papas perdus. La Libre Lire. 28 octobre 2013. p.8
Davide Cali et Maurizio A.C. Quarello. Mon papa pirate. Sarbacane. 2013. 56 pp.
Eric Veillé et Pauline Martin. Le bureau des papas perdus. Actes Sud junior. 2013. 38 pp.


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