23 mai 2013

Vole


"Qui pèsera ces richesses imaginaires?"
Alain (1.8.1931)

Léo Heremans, colombophile de Vorselaar a vendu un de ses pigeons à un acheteur chinois pour la somme de 310.000 euros. Bolt, le champion belge, ira se reproduire en Chine. Son propriétaire flamand a retiré de la vente de son élevage (510 têtes) plus de 4.300 millions d’euros. L’intérêt des Chinois pour les pigeons, belges en particulier, remonte à quelques années. Les prix enflent, au point que les meilleurs pigeons s’envolent pour l’étranger, un peu comme nos joueurs de football. Comme en cyclisme ou en football, le dopage sévit dans les colombiers. Il est arrivé que la police arrête à proximité d’élevages de pigeons des ressortissants chinois soupçonnés de mener des razzias dans nos élevages pour soit voler les volatiles, soit encore (et c’est plus cruel), leur couper les pattes pour voler leurs bagues et ainsi qualifier de «belge» un quelconque pigeon chinois sans certificat d’origine. Des colombophiles se précipitent sur les œufs des volatiles pour espérer recueillir un embryon. Le prix exorbitant de ces volatiles, lié essentiellement à leur potentiel de reproduction, suscite autant de questions que de (fragiles) convoitises. "Faites croire à un amateur de tableaux qu'il revendra une absurde petite toile plus cher qu'il ne vous la paie, alors la valeur est bonne: on oublie de se demander si la toile en question vaut quelque chose."



Lu dans :
Marc Metdepenningen. Les pigeons belges ne sont pas pigeons. Le Soir du mercredi 22 mai 2013
Anthony Rowly , Fabrice d'Almeida. Quand l'histoire nous prend par les sentiments. Odile Jacob. 2013 285 pages. Extrait p.179

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