"Qui pèsera ces richesses imaginaires?"
Alain (1.8.1931)
Léo Heremans, colombophile de Vorselaar a vendu un de ses pigeons à
un acheteur chinois pour la somme de 310.000
euros. Bolt, le champion belge, ira se reproduire en Chine. Son
propriétaire flamand a retiré de la vente de son élevage (510 têtes)
plus
de 4.300 millions d’euros. L’intérêt des Chinois pour les pigeons,
belges en particulier,
remonte à quelques années. Les prix enflent, au point que les
meilleurs pigeons s’envolent pour l’étranger, un peu comme nos
joueurs de
football. Comme en cyclisme ou en football, le dopage sévit dans
les colombiers. Il est arrivé que la
police arrête à proximité d’élevages de pigeons des ressortissants
chinois soupçonnés de mener des razzias dans nos élevages pour
soit voler les volatiles, soit encore (et c’est plus cruel), leur
couper les pattes pour voler leurs bagues et ainsi qualifier de
«belge» un quelconque pigeon chinois sans certificat d’origine.
Des
colombophiles se précipitent sur les œufs des volatiles pour
espérer recueillir un embryon. Le prix exorbitant de ces volatiles, lié
essentiellement à leur potentiel de reproduction, suscite autant de
questions que de (fragiles) convoitises. "Faites croire à un amateur de
tableaux qu'il revendra une absurde
petite toile plus cher qu'il ne vous la paie, alors la valeur est
bonne: on oublie de se demander si la toile en question vaut
quelque chose."
Lu dans :
Marc Metdepenningen. Les pigeons belges ne sont pas pigeons. Le Soir du mercredi 22 mai 2013
Anthony Rowly , Fabrice d'Almeida. Quand l'histoire nous prend par les sentiments. Odile Jacob. 2013 285 pages. Extrait p.179
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