"Je suis né de confession israélite, mais je me suis assez vite converti au narcissisme!"
Woody Allen
Existe-t-il mythe plus contemporain que celui-là? Narcisse après avoir
repoussé les avances de la nymphe Écho, se croit indigne d'amour et
incapable d'aimer. Il vient près d'une source limpide et pure pour
apaiser sa soif. En regardant le reflet de son visage, il s'extasie
devant sa propre image et se désire lui-même, à la fois amant et objet
aimé. Désespéré de ne pouvoir assouvir son amour, de l'impossible
étreinte, Narcisse dépérit et meurt. Il est alors transformé en un
narcisse, la fleur qui porte son nom. Cette disparition à soi-même ouvre
la porte d'un nouveau monde, du présent surgit une fragile et
fraternelle plénitude où Narcisse - enfin - découvre l'étreinte du
différent, de l'autre que lui. La fin de l'histoire est plus belle que
l'image qu'on en a gardée.
Lu dans:
Didier Long. Petit guide des égarés. Salvator. 2012. 185 pages. Extrait page 15.
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