"Quand soudain, aux environs de minuit,Tu entendras passer un cortège invisible,Avec des mélodies sublimes, ponctuées de clameurs(..) Une dernière fois salue Alexandrie qui s’éloigne.Surtout ne t’abuse pas, ne t’en va point direQue ce n’était qu’un rêve, que ton oreille s’est méprise;(..) En homme prêt depuis longtemps, en homme courageux,Comme il convient à qui pareille cité s’est livrée,Approche-toi résolument de la fenêtre,Et avec émotion, certes, mais sansles plaintes et supplications des lâches,écoute, dans une ultime jouissance, les sons inouïs,Les si doux instruments du mystérieux cortège,Et salue-la, cette Alexandrie que tu perds."C. Cavafy
La longue rivalité de Marc Antoine, amant de Cléopâtre, et d'Octave
prend fin le soir de la bataille d'Actium au large de la Grèce,
bataille navale durant laquelle les galères égyptiennes fuient
précipitamment causant la défaite d’Antoine. Les amants se suicident
peu après. Le poète Cavafy évoque la dernière soirée d’Antoine. Un
dernier conseil à l’homme défait : partir la tête haute, malgré
l’échec. Ces vers s’adressent à Antoine, mais ils s’adressent
également au lecteur – par le biais du tutoiement – et donnent une
grandeur à la mélancolie pleine de remords que chacun de nous
connaîtra à la fin de ses jours. La chanson
Alexandra Leaving de Leonard Cohen est inspirée de ce poème.
Quand le doute nous guette, quand une impression tenace d'échec se
surimprime à nos réussites, quand s'insinue en nous la recherche
d'un réconfort dans la plainte, la force des mots venus d'avant, venus d'ailleurs, peut se révéler le
meilleur des remèdes.
Lu dans:
Constantin Cavafy. Les dieux désertent Antoine (ou Antoine abandonné
des Dieux).
Info inspirée du superbe blog littéraire http://brumes.wordpress.com/about/
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La chanson Alexandra Leaving de Leonard Cohen est inspirée de ce
poème.
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