"Si les anges peuvent voler, c'est parce qu'ils se prennent à la légère."
Gilbert Keith Chesterton
Francis Dannemark serait-il un ange, lui qui nous fait voleter en accompagnant Alice "qui ne pensait jamais à rien". Alice et tous ses maris, nous soufflant que "la seule façon d'avoir une chance d'être heureux, c'est d'accepter que rien n'est jamais certain, que rien n'est définitif, ni les bonnes choses ... ni les mauvaises" (..) car "les certitudes sont des parapluies qui ne s'ouvrent que les jours où il fait beau." Nous avons besoin de ces petits romans de douceur aux phrases ciselées pour compenser la rudesse des images qui nous assaillent jour après jour, et nous remettre en perspective d'être heureux.
"On dit parfois qu'une vie s'achève quand une autre commence et qu'ainsi
va la vie. Je n'ai pas vu les choses comme ça, c'était trop difficile
pour moi. J'ai eu très envie d'être morte, moi aussi. Puis un jour, le
soleil m'a réveillée. Ce n'est pas une image poétique. J'avais oublié de
tirer les tentures et la lumière du soleil est entrée dans ma chambre.
C'était éblouissant. Violent. J'ai quitté mon lit, je suis allée à la
fenêtre et j'ai vu que c'était l'été, une année s'était écoulée et je ne
l'avais pas vue passer. J'ai aperçu un épervier qui tournait en rond
au-dessus d'un champ qui venait d'être fauché. J'ai entendu le
meuglement d'une vache et je l'ai trouvé très beau et tellement
émouvant. Je me suis mise à pleurer, à pleurer sans pouvoir m'arrêter.
Parce que j'étais vivante. J'étais vivante et c'était magnifique."
Lu dans:
Chesterton cité par Francis Dannemark (p.37) dans Histoire d'Alice, qui ne pensait jamais à rien. Laffont. 2013. Autres extraits p.33, 37, 80, 81.
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