"Un grand vent chaud en novembre, les feuilles de saule jaunes tournoient autour de cent moutons blancs. Ce monde va s’endormir."
Jim Harrison.
Émerveillement ce matin au lever. Le salon inondé de soleil et de
blondeur des Gingko Biloba de la rue. Surprise appréciée après une
semaine de pluie, de vent et de brouillard. Le regard se promène, bondit
d'arbre en arbre, enchanté et rêveur
devant cette nature qui resplendit dans son agonie. De la cime au sol
jonché de feuilles craquantes, l'arrière-saison invite la palette du
peintre à faire chanter les dernières heures précédant les feux dans
l'âtre, les frimas et le retour des mitaines. On en oublierait presque
la séquence insolite d'un calendrier moqueur :
30/31/1/2/confinement/halloween/toussaint/jour des morts, va pour le
moral. Record de file battu en Île-de-France hier: plus de 700
kilomètres de ralentissements cumulés, quittant précipitamment la ville,
comportement insolite en fin de vacances scolaires. Scrutant les
habitants de ma rue, je n'en distingue guère qui soient sur le départ,
et d'ailleurs où iraient-ils? Il leur reste heureusement la beauté
temporaire et partagée d'un bel automne.
Lu dans:
Jim Harrison. Une heure de jour en moins. Trad. Brice Matthieussent. Flammarion. Littérature étrangère. 2012. 200 pages.