"La médecine est une maîtresse exigeante, fidèle, généreuse et sincère. Elle m'a accordé le privilège de voir des patients et d'enseigner à des étudiants, et donné du sens à tout ce que je fais."
Abraham Verghese
Le lyrisme d'Abram Vergheze, qu'un ami médecin m'a fait découvrir
récemment, résonne en moi. J'ai dévoré son long ouvrage
semi-autobiographique "La porte des larmes" en quelques jours,
transporté par la magie des mots dans une pratique médicale si peu
différente de celle que je vis, égrenant passionnément les étapes de ce
médecin ayant étudié en Inde, pratiqué en Éthiopie, enseigné à Stanford
aux États-Unis. Le livre refermé, ne restent que les questions: comment
entretenir une maîtresse exigeante sans trahir ses proches et sans
sacrifier une partie de soi-même, négligeant ce jardin intérieur qui
aurait demandé davantage d'égards et de temps? Comment entretenir un
œil lucide sur cette maîtresse si peu sincère par moment, comme le
révèle le procès du Médiator qui s'ouvre aujourd'hui à Paris, une
"médecine de barbouzes" comme la nomme la lanceuse d'alerte Irène
Frachon? Comment résister à l'usure du quotidien, à la "médecine bête"
aux solutions simplistes d'une plainte une pilule, à la morsure du gain
facile? Les plus beaux romans seraient-ils ceux qui se rapprochent au
plus près de nos réflexions endormies?
Lu dans:
Abraham Verghese. La porte des larmes. Trad Michel Marny. Flammarion 2010. Coll J'ai Lu 9572. 768 pages. Extrait p.767
Abraham Verghese. La porte des larmes. Trad Michel Marny. Flammarion 2010. Coll J'ai Lu 9572. 768 pages. Extrait p.767
Frédéric Soumois. Irène Frachon : « Servier, ce sont des criminels récidivistes ». Le Soir 25.9.19.
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