"Il faudrait que la joie soit paisible. Il faudrait que la joie soit une chose habituelle et tout à fait paisible, et tranquille, et non pas batailleuse et passionnée. Car moi je ne dis pas que c'est de la joie quand on rit ou quand on chante, ou même quand le plaisir qu'on a vous dépasse le corps. Je dis qu'on est dans la joie quand tous les gestes habituels sont des gestes de joie, quand c'est une joie de travailler pour sa nourriture. Quand on est dans une nature qu'on apprécie et qu'on aime, quand chaque jour, à tous les moments, à toutes les minutes tout est facile et paisible. Quand tout ce qu'on désire est là."
Jean Giono
Moment cueilli: vers midi hier, jour de braderie à Anderlecht,
soudain une volée de cloches festives, de celles qui annoncent les
mariages, les célébrations sortant de l'ordinaire, l'élection d'un pape.
On suspend le pas, tend l'oreille vers cet espace de temps figé
remontant les siècles d'existence de la belle collégiale, et la vie de
ceux qu'elle abrite dans les ruelles avoisinantes. Adolescent je dévorai
le roman d'Elisabeth Goudge La Cité des Cloches, et l'espace de
quelques minutes je m'y retrouvai, ma trousse médicale à la main entre
deux visites à domicile, comme si soixante ans ne s'étaient passés dans
l'intervalle. Comme le rappelle Giono, il faut que la joie soit
paisible.
Lu dans:
Jean Giono. Que ma joie demeure. Grasset 1935. Le Livre de Poche 493-494. 504 p. Extrait p. 427
Jean Giono. Que ma joie demeure. Grasset 1935. Le Livre de Poche 493-494. 504 p. Extrait p. 427
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