Le froissement d'ailes de deux tourterelles
Elles s'envolent de l'ormeau et traversent le jardin
Un chardonneret rouge jaune noir blanc picore les graines
Vers la forêt un vol d'étourneaux se plie et se déploie
en mouvements capricieux pleins de grâce et gaieté
Il fait paisiblement chaud et beau Le soleil
semble content d'être soleil Il est facile
d'oublier le mal et la douleur et la cruauté
parce que le calme automne la clarté du matin
les arbres encore verts les oiseaux dans le ciel
et le silence du jour écoutant le silence
feraient croire aujourd'hui qu'il est bon d'être né."
Claude Roy . Derrière le silence.
On reçoit ces journées comme un présent inattendu, cet été de début d'automne plus
beau que l'été d'été, cette chaleur non accablante, ce soleil qui
n'écrase pas. On tond le gazon une presque dernière fois, pressentant
que la sève se calme. Les moissons sont rentrées, les vendanges pointent
et la durée du jour diminue. Les migrateurs rentrent en vol serré, les
feuilles ocres tombent en vol léger. Cette arrière-saison à jour
frisant est un cadeau.
Lu dans:
Claude Roy . La Fleur du Temps. 1983-1987. NRF Gallimard. 1988. 358 pages. Extrait. 349.
Claude Roy . La Fleur du Temps. 1983-1987. NRF Gallimard. 1988. 358 pages. Extrait. 349.
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