" A travers la langue que nous parlons résonnent les voix des peuples qui se sont éteints il y a des milliers d’années."
Vassilis Alexakis. Le Premier Mot.
Un court moment mon doigt retient la page et je suspends ma lecture, ému
devant cette "langue si belle avec des mots superbes, où la saveur des
choses est déjà dans les mots (Duteil)". Je tente d'imaginer, dans la
luxuriance des paysages et l'écoulement du temps, tous ces gens "du
Mont-Saint-Michel à l'Île d'Orléans, jusqu'à la Contrescarpe" qui m'ont
transmis la langue que j'aime. Bien avant que n’apparaisse l’écriture,
c’est sur leur seule parole qu’ont reposé la transmission des savoirs et
leur accumulation, au fil des générations dont chacune, en un cercle
vertueux, se forgea de nouveaux mots. Et si dans une même journée je
peux tour-à-tour imaginer que l'estoilette, la môme, la meuf,
l'embellie, l'inaccessible étoile dessinent tous la silhouette de
l'aimée c'est à ces innombrables anonymes que je le dois.
Lu dans:
Florence Rosier. Au commencement était le Verbe . Le Monde. 9 septembre 2019.
Vassilis Alexakis. Le Premier Mot. Stock. 2010. 384 pages.
Yves Duteil. La langue de chez nous. 1985.
Florence Rosier. Au commencement était le Verbe . Le Monde. 9 septembre 2019.
Vassilis Alexakis. Le Premier Mot. Stock. 2010. 384 pages.
Yves Duteil. La langue de chez nous. 1985.
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