"Ronald Reagan a ouvert la voie: en octobre 1989, un an après avoir achevé son mandat de président de la République, il délivrait deux conférences au Japon, à l'invitation du groupe Fujisankei Communications. Sa rémunération: 2 millions de dollars, soit davantage que ce que lui avait rapporté son salaire de président en huit ans."
Hervé Kempf.
Ce commerce d'image avait suscité quelques commentaires acerbes à l'époque, "frappant les narines avec la force d'un sushi vieux d'une semaine" (W. Safire, éditorialiste républicain). Vingt ans plus tard, le fait que des chefs d'État à la retraite fassent commerce de leur célébrité et de leur influence ne choque plus personne que ce soit en conférences, en conseils rénumérés aux entreprises, banques, fonds d'investissement et par la participation à des conseils d'administration. Une bonne gestion de l'image politique, et du carnet d'adresses qui l'accompagne, n'a pas de prix mais suscite quelques (bonnes) questions sur l'objectivité des décisions prises lors du mandat politique lorsqu'on a pareil pactole en ligne de mire.
Lu dans:
Hervé Kempf. L'oligarchie ça suffit, vive la démocratie. Seuil. 2011. 190 pages. Extrait p.49
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