« - Il est maître des cerfs-volants, dis-je.
Elle parut favorablement impressionnée.
- Qu'est-ce que ça veut dire ?
- C'est comme un grand capitaine, mais dans le ciel. »
Romain GARY
Croisé hier quelqu'un de vraiment découragé. On cherche le mot
juste, sans aspérité, un message d'envol glissé modestement dans la
paume de la main. Surgit l'image du cerf-volant, compagnon des
vacances bretonnes en famille, écrasé sur le sable mouillé par un
vent mal négocié, les fils entortillés à l'infini. Les enfants
perplexes, craignant que la partie soit finie. Un temps interminable
est nécessaire pour débrouiller l'écheveau, épousseter le sable
mouillé, colmater une déchirure, réemboîter les baguettes en
carbone, et faire revivre le rêve, l'audace, la poésie, la liberté
inscrits dans le ciel. Le fil ténu que le vent fait à nouveau
chanter entre mon rêve là-haut et mes sandales agrippées à la plage
vaut tous les encouragements.
Lu dans:
Romain GARY. Les Ceifs- Volants. Gallimard. 1983. Folio. 366 pages.
David Khayat. Des larmes et de sang. Odile Jacob. 261 pages. Extrait. Exergue p.11
Romain GARY. Les Ceifs- Volants. Gallimard. 1983. Folio. 366 pages.
David Khayat. Des larmes et de sang. Odile Jacob. 261 pages. Extrait. Exergue p.11
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