"Déjà l'odeur s'est modifiée. Et le rythme de ma respiration. Je pose une petite boule sur le plateau, je prends le temps de la caresser, nous nous apprivoisons, et hop en route ! Le bonheur de sentir pieds et mains se coordonner sans effort, la terre me guide, je l'écoute, nous nous aimons, juste la bonne teneur en humidité, l'argile se creuse et s'érige, le plaisir vient, la forme également, encore quelques tours, les deux plateaux gémissent en sourdine, un dernier miaulement et, lentement, s'immobilisent. Je lisse avec une petite éponge. Savoure le silence. A l'aide d'un fil métallique, je coupe précautionneusement à la base et je transporte le bol sur la grande table où sèchent déjà d'autres pièces. Je la contemple mon oeuvre. Mais oui, elle existe ! Avec un mélange d'aplomb et de modestie. "
Avec ces lignes d'un érotisme subtil je vous souhaite un bon weekend
CV.
Lu dans :
Claude Pujade-Renaud. Dans l'ombre de la lumière. Actes Sud. 2013. 304 pages. Extrait p 168-169
CV.
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Claude Pujade-Renaud. Dans l'ombre de la lumière. Actes Sud. 2013. 304 pages. Extrait p 168-169
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