01 mars 2013

Habiter le vide immense


 "Je vous appelle. Je jette votre nom dans le vide dans l'espoir insensé qu'il le comble."
L. Georjin

On se souvient des chants désespérés qui font les chants les plus beaux: plus grande est l'absence, plus grande est la présence potentielle. Une main vide est un néant plus petit qu'une salle déserte, et plus grande est la salle vide, plus de choses elle peut contenir. Nos utopies se nourrissent du vide qu'elles occupent, et dans lequel elles s'épanouissent. Et pourtant... Les grandes utopies jouent ce rôle dynamique qui élargit le champ des possibles, permettent de mobiliser les énergies, mettent en mouvement l'imagination et la volonté humaine. Plus la ligne d'horizon se brouille, plus s'applique la réflexion de Ricoeur selon laquelle une société peut fonctionner sans idéologie, mais pas sans utopie, " car ce serait une société sans dessein ".

Lu dans
Laurent Georjin. Portraits en forme de nuage qui passe.  Esperluète Editions. 2009. 94 pages. Extrait p. 30
Mireille Delmas-Marty. Résister, responsabiliser, anticiper. Seuil. Coll. Débats. 2013. 196 pages.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci, Carl, de votre intérêt pour mes Portraits en forme de nuage qui passe. Le texte "nourri" d'autres réflexions. Vivant.
Avec mon amitié.
Laurent Georjin