"Prêtons attention au rêve autant qu'à la réalité. Au dos qui s’éloigne autant qu’à la silhouette de face, à l’ombre et ses reflets opaques autant qu’à la lumière crue. Ne chassons pas toute trace de saleté au profit d’une propreté triomphante. (..) La patine due aux effets du temps n’est autre que les marques de doigts accumulées avec l’usage répété d’un objet, autrement dit la "crasse des mains". L’envers n’est pas le parent pauvre de l’endroit."
Corinne Atlan
Ce bel éloge des brumes appliqué à l'humain nous apprend à
l'apprécier in extenso, ombres et lumières confondues. Il est moins de
laides personnes, ou de vraies méchantes gens quand on chausse leurs
sandales un seul moment de la journée, découvrant les peurs qui les
habitent, les blessures secrètes, les espoirs déçus. L'inverse se trouve
aussi, tels ces êtres rayonnants et admirés de tous qui dissimulent une
vie d'ombre menaçant de fendre la statue quand elle se révèle. La
laideur n'est pas l'inverse de la beauté, elle en est la trame et le
regard qui embrasse les deux en filigrane y voit mieux.
Lu dans:
Corinne Atlan. Petit éloge des brumes. Folio 6693. 2019. 128 pages.
Corinne Atlan. Petit éloge des brumes. Folio 6693. 2019. 128 pages.
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