"Au fil des époques, l’homme a toujours mis le même temps pour se rendre sur son lieu de travail, soit environ une heure. Au début, il mettait une heure pour aller, à pied, dans le champ le plus éloigné, puis il a mis une heure pour aller, à vélo, dans le village d’à côté, puis une heure, en voiture, pour aller de la banlieue au centre-ville et demain, quand il y aura l’Hyperloop*, il mettra une heure pour aller de San Francisco à Los Angeles. Mais il continuera à faire ça tous les jours. Avec l’amélioration des moyens de locomotion, on aurait pu penser qu’on allait réduire le temps de trajet et qu’on allait pouvoir faire autre chose, mais on a tout simplement augmenté la distance."
Gaspard Koenig
Qu'il est grisant ce don d'ubiquité (ou d'omniprésence), jadis
l'apanage des dieux, seuls capables d'être présents en plusieurs
lieux simultanément. Le sentiment de puissance ressenti à
maîtriser l'espace, s'est soudain estompé deux mois durant au
bénéfice de la réappropriation de la maîtrise du temps. Expérience non
sans
risque quand cette dernière fait place à un grand espace vide:
"J’ai deux
heures à perdre. Tu parles d’un horaire!" (Jacques De Decker).
Lu dans:
Jacques De Decker. Parades amoureuses. Grasset. 1990. 192 pages
Gaspard Koenig. Ralentir. Tracts de Crise . N°48. Editions Gallimard.
William Bourton. Introduire de la lenteur dans une société qui reste mondialisée. Le Soir 22 mai 2020.
* L’Hyperloop est un projet de recherche proposé en 2013 par Elon Musk, train se déplaçant dans un double tube où on crée le vide, promis aux 1200 km/h.
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