"Temps de plénitude: il faut peu de temps pour unifier une vie humaine. Joie comme s'il n'y avait plus de limites. Mais en même temps une grande lassitude de tout et une immense attente d'autre chose."
Jean Sulivan
Ecrits prémonitoires de Jean Sulivan, qui décède peu de temps après,
écrasé par une voiture sur la route de Suresnes. Ils me reviennent en
mémoire en découvrant ce matin dans le MAD la description que fait de
Noémie Lvovsky de son dernier film: "Bien sûr. Il y a quelque chose de
magnifique qu’on peut retrouver à
l’âge adulte et qui a été un des moteurs de Camille redouble, cette
période où on a tous les âges, y compris ceux qu’on n’a pas encore eus.
Comme le tronc d’arbre coupé, où on voit toutes les strates. Et
l’adolescence est évidemment une période où on a tous les âges. On peut
se poser des questions philosophiques et existentielles mais aussi avoir
une mentalité de vieillard. On peut avoir une énorme maturité et garder
en même temps la candeur du petit enfant."
Comme le suggère Daniel Couvreur dans une critique élogieuse du film,
"serait-il possible de changer le cours mystérieux de la vie pour
basculer dans le bonheur d’une nouvelle vie ? Nous en avons tous rêvé
(..), d'évacuer les regrets enfouis au fond de l’âme pour se sentir
enfin en paix avec nous-mêmes. (..) Si le temps empruntait d’autres
voies que celles du passé, il y a peut-être dans cet ailleurs improbable
une façon de vivre différente, la possibilité de choisir sa vie plutôt
que de se laisser dicter son destin. On n’a qu’une seule vie. Il est
peut-être temps de la recommencer."
Lu dans :
Fabienne Bradfer. Noémie Lvovsky tente le passé recomposé. Le Soir, MAD du mercredi 19 septembre 2012, p.2-3
Jean Sulivan. L'écart et l'alliance. NRF. Gallimard. 1981.155 pages. Extrait p. 12
Fabienne Bradfer. Noémie Lvovsky tente le passé recomposé. Le Soir, MAD du mercredi 19 septembre 2012, p.2-3
Jean Sulivan. L'écart et l'alliance. NRF. Gallimard. 1981.155 pages. Extrait p. 12
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