Le 27 août 1346 au soir de la bataille de Crécy, blessé et hagard, Philippe VI, roi de France, trouve refuge avec une petite escorte au chateau de Labroye. La guerre de Cent ans commence par une querelle entre deux cousins revendiquant le trône de France. D'un côté Edouard III, prétendant de la cour de Londres, soutenu par une armée d'archers disciplinés, remarquables tireurs qui ne manquaient pas leur but à deux cents mètres (plus loin que les fusils à l'époque de Napoléon, 5 siècles plus tard) et pouvaient lancer douze flèches à la minute. De l'autre, Philippe de Valois défendu par une vaste coalition bien supérieure en nombre de chevaliers médiévaux en armure qui se battaient selon les règles des tournois. Les premiers engagements débutent mal pourtant pour Édouard III, qui après avoir jeté sur le continent une armée de trente mille hommes, se voit contraint de battre en retraite, poursuivi par les soixante mille hommes du roi de France. Acculé à livrer bataille après avoir franchi la Somme, il choisit une position de combat près d'Abbeville et se voit attaqué le 26 août 1346 par les charges furieuses mais désordonnées des chevaliers de France. Dans une sorte de folie générale on assure avoir vu Philippe VI lui-même pointer son épée en l'air en hurlant : "Je vois mon ennemi, et par mon âme, je veux l'affronter !". Le soleil était couché que ceux-ci chargeaient encore avec un héroïsme vain. Quand on put compter les morts, les Anglais n'avaient perdu que cent hommes et les Français quatre mille, dont mille cinq cents chevaliers. Dans toute l’Europe, la nouvelle se répand et fait l’effet d’un coup de canon: la chevalerie la plus glorieuse d’Europe s'est fait anéantir par des archers et de la piétaille prudente. Historiquement, Crécy marque le début de la fin de la chevalerie en tant qu'ordre militaire d'élite. La supériorité d'une armée professionnelle, régulière et bien organisée sur une cohue féodale, certes courageuse, mais d'un autre temps, sera la clé des victoires anglaises de la Guerre de Cent Ans.
On reprendrait volontiers ses manuels d'Histoire pour connaître la suite...
Lu dans:
Jean-Claude Barreau. Toute l'histoire de France. ditions du Toucan 2011. Le Livre de Poche n°32677. 285 pages. Extrait p. 81-82
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