"Martine sursauta en apercevant un chargement de bouteilles qui arrivait dans la cuisine. Elle prit une des bouteilles et dit à voix basse: - Qu'y a-t-il là-dedans, Babette? Ce n'est pas du vin, j'espère? - Du vin, Madame? s'écria Babette. Oh! non! c'est du clos-vougeot 1846. Et elle ajouta : - Il vient de chez Philippe, rue Montorgueil. Martine ne s'était jamais doutée que les vins puissent porter des noms."
Karen Blixen. Le dîner de Babette.
Je souriais volontiers jadis en observant des connaisseurs renifler leur verre. Ayant mesuré depuis cette époque ce qu'il faut de métier, d'amour et de patience pour transformer du soleil en vin je ne souris plus guère quand un ami remonte de sa cave un cru titré et millésimé à seule fin de me signifier son amitié. Relisant "Le festin de Dabette", on s'aperçoit avec humour que lorsque des amis "reçoivent" ils se donnent en fait, et qu'il y a mille manières de signifier l'amour.
Lu dans:
Karen Blixen. Le dîner de Babette. Gallimard 1961. Folio n° 2007. 255 pages. Extrait p.49
Karen Blixen. Le dîner de Babette. Gallimard 1961. Folio n° 2007. 255 pages. Extrait p.49
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