11 septembre 2025

Les livres comme thérapie

 "C'est à cette époque que j'ai ouvert la librairie. Je voulais m'abstraire du monde, mais sans le quitter tout à fait. Être au seuil de la réalité. Là, devant ma librairie, à lire et relire les romans de ma vie. Vous comprenez ? J'ai décidé de ne pas ajouter de la laideur, de ne pas abîmer, d'être présent dans le silence de la lecture, d'apporter ma pierre avec mes livres. J'ai été inquiété souvent, les intégristes ne comprenaient pas pourquoi je ne faisais pas uniquement commerce de textes religieux. Et puis ils ont compris que j'étais un vieil homme un peu fou qu'il fallait laisser tranquille." 

                            Rachid Benzine


Jour anniversaire de l’effondrement des Twin Towers à New York, et de son cortège de chaos.  On mesure ce que "décider de ne pas ajouter de la laideur, de ne pas abîmer" signifie à l'échelon individuel quand notre impuissance à freiner la folie ambiante nous désespère. C'est peu, mais peu c'est déjà quelque chose.


Lu dans:
Rachid Benzine. L'homme qui lisait des livres. Julliard. 2025. 126 pages. Extrait p. 117


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