« L’homme n’est qu’une bulle du néant qui se croit la mesure de l’univers »
Maurice Maeterlinck. La vie des termites.
La réflexion douce-amère de Maurice Maeterlinck, qui fut notre Prix
Nobel de littérature en début de XXème siècle, s'intègre bien dans son
observation méticuleuse d'une "intelligence universelle" de laquelle
l'être humain n'est qu'un modeste rouage. Auréolé par le succès de sa
Vie des Abeilles", diffusée à 250.000 exemplaires et bénéficiant de
l'estime unanime de ses pairs, l'écrivain connut des pages moins
glorieuses en fin de vie. Son dernier ouvrage consacré à la vie des
termites s'inspira largement des travaux d'Eugène Marais, entomologiste
discret né en 1871 près de Prétoria. Nulle part Maeterlinck ne citera
ses sources, alors que lui-même insèrera sans vergogne dans l'incipit de
son livre que "cet ouvrage est protégé par le droit d'auteur". Le
plagiat de son œuvre par un auteur européen mondialement célèbre toucha
Eugène Marais au plus profond, ce qu'il releva avec élégance: "Le
célèbre écrivain belge m'a fait le grand honneur d'utiliser mes travaux,
mais sans avoir la courtoisie de citer ses sources, comme il est
d'usage en pareil cas". Meurtri, reconnu par ses pairs sud-africains
mais guère au-delà, il nota dans ses carnets qu'"être victime de plagiat
est autrement plus grave que de ne pas être reconnu sur le plan
scientifique. " Tout le monde n'a pas la chance d'être Coco Channel qui
répétait: "copiez-moi, copiez-moi, j'en créerai d'autres plus belles
encore."
Pour être cohérent avec moi-même, il me faut signaler que la découverte
du plagiat ne m'est guère attribuable, mais bien à David Van Reybrouck
😁 .
Lu dans :
Maurice Maeterlinck. La vie des termites. Eugène Fasquelle. 1926. Extrait p. 346David Van Reybrouck. Le Fléau. Actes Sud Littérature. Lettres néerlandaises. 2008. 416 pages. Extrait p.344.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire