"La vieillesse. Je vois en toi l'estuaire qui s'élargit et s'ouvre grandiosement au moment où son flot se verse dans la mer."
Walt Whitman. Pour la vieillesse.
Moment précieux et inoubliable où soudain le fleuve découvre la mer. Le
tournant d'une vie, pareil à la baie de Somme entre Le Crotoy et Saint
Valéry, quand la marée descend. Libéré du goulot du quotidien, s'ouvre
un moment précieux où la vision prend du recul et embrasse un horizon
plus vaste, serein, aux couleurs adoucies du soleil frisant. Les projets
relèvent dorénavant davantage du rêve réalisable que de l'ambitieux
défi. A l'alchimie des peaux fait doucement place l'alchimie des âmes.
Le sablier des années qui s'écoulent n'est pas une chanson triste.
Lu dans:
Walt Whitman. Feuilles d'herbe (Leaves of Grass, trad. Jacques Darras). Collection Poésie. NRF Gallimard. 2002. 800 pages. Extrait p. 380
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