"En amour, croire n'est pas céder, mais renforcer."
Erri De Luca
J'aime les jours où survient l'inattendu, l'ensoleillée. Un texte
d'amour par exemple, ou de confiance aveugle comme ce court récit de
nativité d'Erri De Luca. "Et voilà que le ciel lui tombe sur la tête, sa
fiancée est enceinte, et pas de lui. Très rude épreuve pour un homme
(..) probablement jeune, beau et très amoureux. C'est pour ça que losèf
croit Miriàm, (..) accueillie sans un cri d effroi. Iosèf croit à
l'invraisemblable nouvelle parce qu'il aime Miriàm. En amour, croire
n'est pas céder, mais renforcer, ajouter quelques poignées de confiance
ardente. C'est l'hiver, et losèf, "celui qui ajoute" (*), ajoute sa foi
seconde à la foi incandescente de sa fiancée transformée. C'est l'hiver
en Galilée, mais entre eux deux, c'est un solstice d'été, le jour de la
lumière la plus longue."
Sagesse des messages éternels, aux vertus médicinales des Simples de nos
monastères. Au "je te crois" de Iosèf, répond la gratitude du "ne me
quitte pas" de Miriàm, s'épargnant "le temps perdu / à savoir comment /
oublier ces heures / qui tuent parfois à coups de pourquoi / le cœur du
bonheur / Je ne vais plus parler / je me cacherai là / à te regarder
danser et sourire/ et à t'écouter chanter et puis rire".
(*) En hébreu Joseph se dit Iosèf, du verbe iasàf, "ajouter"
Lu dans:
Erri De Luca. Une tête de nuage. La faccia delle nuvole. Trad. de l'italien par Danièle Valin. NRF Gallimard. 2018. 104 pages. Extrait p.10
Jacques Brel. Ne me quitte pas. 1959.
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