"Les vagues vont et viennent,
battant doucement les algues contre les rochers,
et leurs chevelures s'emmêlent,
dans le clapotis du sable et de l'eau salée."
Jean-Pierre Martinez
Inoubliables images de sable et de mer, de dunes escaladées puis
dévalées à perdre haleine jusqu'aux vagues, liées aux longs week-ends
ensoleillés de printemps. On redevient enfant en évoquant ces souvenirs
dont on ressent encore la saveur salée au bord des lèvres. La mer, la
mer! Jaillit à nos oreilles le cri des soldats de Xénophon au terme d'un
interminable repli militaire. "Et ils arrivent sur le mont le cinquième
jour. À peine les premiers arrivés en eurent-ils atteint le sommet,
qu'un grand cri s'éleva. A ce bruit Xénophon et ceux de l'arrière-garde
s'imaginèrent que l'ennemi les attaquait. (..) Comme les cris
grandissaient à mesure qu'on approchait, que les gens qui ne cessaient
d'arriver se précipitaient en hâte vers ceux qui ne cessaient de crier,
et que la clameur devenait plus retentissante à mesure que grandissait
leur nombre, Xénophon jugea qu'il se passait quelque chose qui n'était
pas ordinaire; il saute sur son cheval, prend avec lui Lykios et ses
cavaliers, s'élance au secours. Et voilà que bientôt ils entendent les
soldats qui criaient : « La mer ! La mer ! ». Le mot volait de bouche en
bouche. Tous prennent alors leur élan, même ceux de l'arrière-garde;
les attelages couraient, et aussi les chevaux. Quand tout le monde fut
arrivé sur le sommet, alors ils s'embrassaient les uns les autres, ils
embrassaient aussi les stratèges et les lochages, en pleurant. Et tout à
coup, sans qu'on sût qui en avait donné l'ordre, les soldats apportent
des pierres et dressent un grand tertre. Ils y accumulent en tas des
peaux de bœuf non tannées, des bâtons et les boucliers d'osier qu'ils
avaient capturés ». (Xénophon, L'Anabase, 4, 7)
Lu dans:
Jean-Pierre Martinez. Rimes orphelines. TheBookEdition. 40 pages. https://www.thebookedition.com/fr/rimes-orphelines-p-345002.html?referer
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