"Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre effroyable voyage est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie."
Walt Whitman (1819-1892)
La célèbre apostrophe qui ouvre le Le Cercle des poètes disparus,
demeurée dans toutes les mémoires, fut reprise dans plusieurs films,
séries télévisées et jeux vidéos. Je redécouvre ce jour la beauté du
poème de Walt Whitman dans sa version originale, intégré dans une série
de textes intitulés "Images du Président Abraham Lincoln dans nos
mémoires". Composé en hommage au président des États-Unis, assassiné le
14 avril 1865, il rend compte du choc créé par cet événement fondateur
pour la jeune Amérique. À la suite de l'assassinat du Premier ministre
israélien Yitzhak Rabin en 1995, la célèbre compositrice israélienne
Naomi Shemer traduisit le poème en hébreu et le mit en musique. La
chanson devint un succès, mais pas la cause que défendait l'homme d'état
israélien.
Lu dans:
Walt Whitman. Feuilles d'herbe (Leaves of Grass, trad. Jacques Darras). Collection Poésie. NRF Gallimard. 2002. 800 pages. Extrait p. 454
- O Captain! My Captain! our fearful trip is done;
- The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
- The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
- While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring
- But O heart! heart! heart!
- O the bleeding drops of red,
- Where on the deck my Captain lies,
- Fallen cold and dead.
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