"Mais l'oiseau point d'empreinte ne laisse.
Son empreinte est son vol même.
Nulle trace autre que l'instant-lieu joie du pur avènement :
Lieu deux ailes qui s'ouvrent,
Instant un cœur qui bat."
François Cheng
Quelle trace laisse l'enfant mort-né si ce n'est dans la mémoire
de ses parents? Ou le vieillard extrême, isolé, découvert sans vie
sans que personne ne s'en tracasse? Ou le migrant disparu sans
identité en Méditerranée?
Et nous tous, quand les marées auront lavé le sable qui nous
recouvre?
Accepter de ne guère laisser d'empreinte nous détache de
l'obsession de se créer un destin, libération pareille à celle de
l'oiseau dans son envol, et rend une valeur similaire à tout être
humain.
Lu dans:
François Cheng, Kim En Joong. Quand les âmes se font chant. Bayard Culture. 2014. 120 pages.
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