"En janvier, la chancelière se rend avec son mari au concert d'un pianiste italien, à Berlin. Juste derrière eux est assis une vieille connaissance : le pasteur Rainer Eppelmann, cofondateur du Renouveau démocratique, le premier parti où elle s'était engagée en 1989 après la chute du Mur. Ils se saluent à l'entracte. Eppelmann lui dit : " Je sais que tu es dans une situation difficile avec les réfugiés. Je te laisse méditer cette phrase de Vaclav Havel qui me faisait du bien en Allemagne de l'Est... " Il lui récite de mémoire la phrase de l'ancien dissident et président tchèque. Elle prend l'air pensif et part se rasseoir. A la fin du concert, Angela Merkel revient vers lui. " Tu peux me redire la phrase de Havel ? " Le pasteur la lui répète : " L'espoir, ce n'est pas la conviction qu'une chose se termine bien, mais c'est la certitude que cette chose fait sens, quelle que soit la manière dont elle se termine. " Angela hoche la tête et lui dit merci."
La chose politique est faite de grandes décisions mais aussi de
petites rencontres et influences. Une récente série du Monde
consacrée à la chancelière Angela Merkel est éclairante sur les
fondements de certains choix parfois incompréhensibles, qui
pourraient être lourds de conséquences électorales. Nous ne sommes
pas (encore) gouvernés par des ordinateurs en réseau, mais par des
être humains qui échangent quelques mots à l'entracte, et c'est
heureux.
Lu dans :
Marion Van Renterghem. Globale Mutti. Le monde 4 septembre
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