"La grâce du bonheur, c'est qu'il est souvent sans raison, quand la douleur en a mille."
Claude Roy.
«Les rencontres des jours ont rafraîchi ma vie.» C'est la réponse que
fit le sage Kirman à son disciple qui lui demandait le secret de sa
sérénité. Rencontres inattendues dans ce paradis terrestre d'une nature
vierge entre la Margueride et l'Aubrac comme le décrit Marie-France en
quelques lignes sobres (que tes œuvres sont belles!). Rencontres des
multiples lésions humaines dans l'intimité d'un cabinet médical, quand
le patient est fatigué de vie et dépose le sac; le quitter apaisé est un
cadeau de l'existence. «J'ai contemplé la sagesse divine, poursuit
Kirman. Mais j'ai su aussi prendre plaisir à respirer le parfum des
violettes de Deïlam, à sourire aux jeunes filles de Chiraz, à me
désaltérer aux quatrains des ghazals de Hafiz, à me réjouir d'une idée
qui m'est venue en observant la brillance des joyaux de la nuit, à lire
avec bonheur un livre plein de lumière. Et chaque soir je rends grâce à
Dieu, qui m'a fait don des mille rencontres des jours. »
Lu dans:
Claude Roy. Les rencontres des jours. NRF. Gallimard. 1993. 340 pages. Extrait p.247
Ubayd- I Zakami. 1300-1371. Diwan des hommes remarquables. Exergue de "La rencontre des jours."
1 commentaire:
C'est un très très beau texte. Je suis heureuse de l'avoir lu.
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