"Vers le soir
abandonne-toi
à ton double destin :
habiter le cœur du paysage
et faire signe
aux filantes étoiles."
François Cheng
Certains soirs le paysan envie son grand-père, le berger. Et rêve d'une
vie nomade, d'une année rythmée par les transhumances, du rythme lent
d'un pas économe de ses efforts, d'une pensée libre qui s'expanse dans
une longue journée jamais pareille à la veille. Il rêve aux filantes
étoiles qui relient les êtres qui les contemplent, les époques, les
métiers. Puis dans un même geste, il détache un épi de la terre qu'il
travaille pour en évaluer la maturité et la sécheresse. On a tous des
étoiles dans nos champs et des épis dans nos cieux.
Lu dans:
François Cheng. A l'orient de tout. Oeuvres poétiques. Préface d'André Velter. Poésie. Gallimard. 2005
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