"Tu regardes la forêt
le bruit vivant des arbres
des souches des sentiers
un rien de tiède ou de chaleur oublié dans l'humus.
C'est ainsi qu'il faudrait vivre sous la neige
dans la confiance de l'hiver
la lumière atténuée la lointaine lumière.
Tu regardes les yeux des enfants
qui semblent si bien être les yeux de la terre
et tout ce qui rêve dans ces yeux
des villes des lacs les grands vitraux de l'avenir
la précieuse force des montagnes
et les ponts à peine sortis de la nuit avec des douceurs de soie
rien de lourd rien de froid
dans des yeux d'ombre."
Lionel Ray
Faire confiance au jour qui se lève, à l'étape qui vient, à l'escale
lointaine, avec nos yeux d'enfants et tout ce qui rêve dans ces yeux.
Nous ne sommes pas maîtres de l'étape, de la pluie, du vent, du brigand,
mais bien des projets que nous y mettons.
Lu dans:
Lionel Ray. Le nom perdu. NRF Gallimard. 1987. 128 pages. Extrait p.12.
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